Une villageoise du hameau de la Brigue raconte ses souvenirs de jeunesse et les événements survenus au hameau pendant la guerre de 1939-1945
Auteur(s) :
commanditaire : MSH de Nice
enquêteur : Chatelain, Sabine
informateur : 1149
auteur personne morale : LASMIC
auteur personne morale : AD06
Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=9154
mmsh9154
Type :
archives sonores
sound
Description :
L'informatrice témoigne en français mais elle injecte dans son récit des mots en italien et en brigasque (dialecte parlé au hameau de La Brigue). Elle récite un proverbe en brigasque que sa grand-mère lui avait appris quand elles allaient ensemble nettoyer le foin.
Née en 1927 à La Brigue, l'informatrice a vécu 30 ans au hameau avant de partir s'installer à Nice avec son mari et ses enfants. Dès qu'elle le peut, l'informatrice remonte à La Brigue en train mais elle trouve le trajet beaucoup plus pratique en voiture. A l'époque, les villageois vivaient au rythme du travail agricole et au rythme des cloches de l'église (messe trois fois, glas pour les décès, angelus, bénédiction). L'économie du village était liée aux productions agricoles mais peu à peu, ces activités ont cessé. Le village n'est plus animé comme autrefois car les habitudes des gens ont changé (plus de courses quotidiennes, de réunions dans la rue) et l'informatrice ne retrouve plus cette joie de vivre de l'époque. La vie religieuse était autrefois très active et l'informatrice se souvient de sa grand-mère récitant des prières ou égrénant le chapelet. Dans les années 1940, l'informatrice se souvient de la déclaration de la guerre italienne. Les brigasques, à l'époque italiens, savaient que la guerre allait éclater, les cloches du 10 juin 1940, annonçant son début. Les villageois, persuadés de revenir rapidement au hameau, sont évacués en train. Le grand-père de l'informatrice, autorisé à rester à La Brigue pour surveiller les maisons, est relâché quelques jours après le convoi des déportés car, ayant de la famille à la fois en France et en Italie, il est considéré comme un espion potentiel. Une fois arrivés en Italie, les déportés sont conduits dans un village où ils sont bien reçus. Au bout de trois semaines, ils reviennent à La Brigue en mai où ils retrouvent leurs maisons intactes. A la débâcle des italiens (8 septembre 1943), l'ambiance au village est devenue morose avec l'arrivée des allemands. Même si les campagnes étaient moins touchées que les villages, les habitants ont vécu des moments sombres (bombardements des alliés, coups de canons des français et l'occupation allemande). En 1944, l'informatrice se souvient d'avoir été arrêtée par des maquisards au pont à l'entrée du village. Leur vache (en gouverne) et leur mulet ont été réquisitionnés et le père de l'informatrice accompagne les maquisards avec ses bêtes. Le lendemain, sept cars de fascistes et d'allemands viennent pour débusquer les maquisards au moment où le père de l'informatrice revient. L'interrogatoire se passe bien mais les habitants vivaient alors dans la peur d'être enlevés. A leur départ, les allemands font sauter tous les ponts. A la fin de la guerre, les soldats français partent et les familles pro-italiennes et pro-françaises se déchirent. En 1946, les ponts sont rapidement reconstruits et les voies de communication sont réaménagées. Après ces épisodes, une euphorie ambiante poussaient les jeunes à aller danser à Tende. Après la rattachement de La Brigue à la France en 1947, un très beau bal a été organisé à la Brigue. Une fois, une bombe a explosé pendant un bal. Cinquante-neuf ans plus tard, les villageois apprennent que cette explosion a été provoquée par des habitants de Saint Dalmas de Tende. Des cours du soir de français, dont l'informatrice garde d'excellents souvenirs, sont organisés à l'école. Le passage de l'italien au français était parfois difficile d'autant qu'entre jeunes, ils préféraient parler le brigasque. Concernant le téléphone, il a toujours existé (Poste). Par contre la radio et la télévision étaient beaucoup plus rares. L'informatrice constate que les nouvelles technologies de communication (malgré leur aspect pratique) ont modifié les relations entre les villageois (plus de veillées). Aujourd'hui, les maisons se vident et les populations évoluent. A la fin de l'entretien, l'informatrice montre des livres et des photographies concernant la vie à La Brigue.
Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
récit de vie
souvenir d'enfance
vie à la ferme
vie religieuse
patrimoine architectural
relation familiale
travail agricole
relation jeunesse-vieillesse
frontière
propagande
déportation
pratique des surnoms
rationnement alimentaire
bombardement
fascisme
maquisard
ravitaillement
bal
relation entre jeunes
relation intracommunautaire
communauté villageoise
évolution des techniques
modernisation de la société
attachement à la langue
emploi de la langue régionale
linguistique
âne
équipement télécommunication
Canavesio, Giovanni
Colomb, Christophe
Vierge Marie
Mussolini, Benito
Kommandantur
1492
1937-1939
1945-1950
guerre de 1939-1945
années 1960
Déclaration de guerre italienne
années 1940
fascisme italien
guerre de 1914-1918
Armée alliée
Résistance
Pentecôte
1944
1945
Capitulation allemande
Rattachement des communes de Tende et de la Brigue à la France (1947)
15 août
années 1970
Date :
2007-06-25
Format :
1 fichier num.
1h 38min
Langue :
français
italien
occitan
fre
ita
Couverture :
La-Brigue
44° 3'49.36''N
7°36'54.65''E
Droits :
Contrat signé avec l'enquêteur et l'informateur autorisant la diffusion de l'entretien.
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation
Relation(s) :
Enquêtes d'histoires orales dans les vallées de la Roya et de la Bevera
Type :
archives sonores
sound
Source :
3000