Une originaire de Dordogne parle du ramassage de la truffe et de plantes en Haute-Provence

Auteur(s) :
enquêteur : Amir, Magali
: Reynaud, Solange

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=10241
mmsh10241

Type :
archives sonores
sound

Description :
Une femme originaire de Dordogne nous raconte quels usages elle fait des plantes, plus particulièrement quel est son rapport à la nature et à la cueillette. Elle dit avoir besoin de ramasser les plantes, qu'elle utilise souvent en cuisine. Elle parle notamment des herbes qu'elle utilise en salade, en assaisonnement de plat ou dans les infusions, comme le thym, le romarin, la sauge, la sarriette, le serpolet ou le fenouil. Elle ramasse également ce qu'elle appelle ‘’salades des champs’’: la doucette et la laurige. Elle évoque les différentes périodes de ramassage des plantes, comme le thym qu'il faut cueillir pendant sa floraison. Elle utilise certaines plantes ou fruits pour faire des alcools ou des confitures. Elle fait par exemple des confitures de mûres, d'abricots, de figue, et donne la recette d'une confiture de pastèques. En ce qui concerne l'alcool, elle fait du vin d'orange, du guignolet, du vin de citron et du vin de noix. Elle compare le vin de noix de chez elle qui se fait avec les feuilles de noyer lorsque les noix sont mûres, et celui qui se fait dans la région, avec des noix vertes ramassées à la St-Jean. Par ailleurs, elle dit qu'en arrivant dans la région, elle a appris des habitants certains savoirs sur les plantes et leurs usages,par exemple,comment faire l'alcool de sauge qui est bon pour la digestion. Elle évoque certaines vertus attribuées aux plantes. Le mélange de lavande, thym, laurier et fenouil serait bon pour la grippe, tandis que la mauve soignerait les maux d'yeux mais aussi la toux. L'informatrice a également été guérie d'une coqueluche avec des infusions de lierre terrestre. D'autre part, une habitante de la région lui a vanté les mérites du "badasson" (plantain) pour les coupures et les furoncles. L'informatrice a parfois testé elle même ses mélanges selon les connaissances qu'elle possédait sur les plantes : elle a notamment fait de l'huile de millepertuis (macération de fleurs séchées dans de l'huile végétale) qui s'utilise en hydratation contre les brûlures. Pourtant, elle dit ne pas s'intéresser aux traditions qu'elle remarquent très différentes selon les régions, car on n'utilise pas les mêmes plantes. Selon ses dires, les habitants de la région seraient agacés par les nouveaux venus qui font commerce des produits régionaux. Une grosse partie de l'enregistrement porte sur les champignons, l'informatrice ayant l'habitude d'en ramasser depuis son enfance. Elle évoque une anecdote sur un champignon appelé ‘’pataflou’’(Agaric âcre jaunissant, toxique) qui ressemble à un cèpe mais n’en est pas un, et qui l'avait rendue malade, lui a fait perdre confiance en ses qualités de connaisseuse de champignons.Elle connait les cèpes, les girolles, les trompettes de la mort (quand il pleut beaucoup), les morilles (champignon secret) donc il faut avoir une bonne vue pour les trouver, il faut changer de lieu). Un passage évoque sa relation à son chien, qu'elle a dressé pour chercher des truffes, qu'elles ramassent sur des terres louées à des propriétaires. L'enquêtrice et l'informatrice discutent ensuite du prix élevé des truffes, qui pour l'informatrice, est du à sa rareté. En effet, on ne peut pas cultiver les truffes, et malgré les tentatives faites par des chercheurs de planter des chênes truffiers, ‘’le mycélium ne peut s'apprivoiser’’. L'informatrice évoque ensuite un champignon régional appelé le ‘’pinin’’(lactaire délicieux) qu'elle ramasse pour sa consommation personnelle, elle ne va donc pas à plus de 15 km pour les ramasser, tandis que les habitants de la région vont jusque dans la montagne de Lure. La sauge ne se trouve qu’aux endroits où on l’a plantée (pas sauvage). Les cèpes et les girolles, plus difficiles à trouver, poussent dans les endroits où il y a des châtaigniers, de la bruyère et des chênes. L'informatrice ne trouve cependant pas de plaisir dans la cuisine, mais plutôt dans la cueillette. Elle pense que cette activité lui a permis de renouer avec son enfance et son histoire dans une région dont elle n'est pas originaire.

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
savoir sur les plantes
néo-rural
ramassage des champignons
thym
mauve
truffe
lavande
cèpe
alcool
cueillette
relation homme-animal
salade sauvage
projet PCI 2017
1969
1968

Date :
1998-05-25

Format :
1 cass.
1h 30min

Langue :
français
fre

Couverture :
Forcalquier
43°57'35.76"N
5°46'50.56"E

Droits :
Contrat d'autorisation et de diffusion signé par l'informateur et l'enquêteur autorisant la diffusion en libre accès sur un réseau de partenaires.
Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée

Relation(s) :
Enquêtes ethnobotaniques dans les Alpes-de-Haute-Provence

Type :
archives sonores
sound

Source :
4093

Citation

enquêteur : Amir, Magali et : Reynaud, Solange, “Une originaire de Dordogne parle du ramassage de la truffe et de plantes en Haute-Provence,” Portail du patrimoine oral, consulté le 19 avril 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/121117.