Nikolaos Timonidis, réfugié de la deuxième génération partage les souvenirs de ses parents, originaires de Diyarbakir, de leur fuite à leur installation en Grèce

Auteur(s) :
informateur : Timonidis, Nikolaos
enquêteur : Loukou, Eleni

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=11255
mmsh11255

Type :
archives sonores
sound

Description :
Les deux parents de Nikolaos Timonidis, né à Ermoupoli en 1937, étaient originaires d’Asie-Mineure. Son père, Damianos, né en 1900 à Diyarbakır, avait deux frères, Kosmas et Kostas. Sa mère Legosia a été enregistrée dans le cadre de ce corpus sur les réfugiés de Smyrne à Syros (entretien n°4465). Damianos travaillait comme coiffeur et avait de nombreux clients turcs. Nikolaos se souvient que son père disait entretenir de bonnes relations avec eux, même s’il existait toujours le fossé infranchissable de la religion. Les Turcs leur avaient conseillé à de nombreuses reprises de se convertir mais pour sa famille la religion représentait leur identité et leur manière de vivre qu’il était impensable pour eux de la renier. Nikos évoque également la famille de sa mère Legosia, également originaire de Diyarbakır, avec Tassos son père boulanger et sa mère Euthimia. Ensemble ils ont eu trois filles : Legosia, Suzanna et Zoï qui ont eu le temps d’aller jusqu’à l’école primaire avant leur fuite d’Asie-Mineure. Durant les événements, les deux familles se sont retrouvées à Mersini d’où ils sont partis en bateau. Ils ont emmené avec eux des icônes religieuses, et tous les objets de valeur en les cachant aux autorités turques. En Grèce, ils sont passés par Rhodes, Syros, Nauplie puis ils sont arrivés dans la ville de Langadas en Macédoine Centrale où Damianos a trouvé du travail en tant que coiffeur. Nikos insiste sur les bons souvenirs que son père garde des habitants qui se sont montrés chaleureux et hospitaliers. En 1930, ils sont arrivés à Ermoupoli pour travailler dans les industries qui à l’époque étaient florissantes et nécessitaient de la main d’œuvre. Legosia travaillait aussi en usine où les supérieurs ne faisaient pas de différence entre les réfugiés et les locaux et où tout le monde travaillait dur, sans jours de repos pour une bouchée de pain. Durant l’Occupation, à Ermoupoli toutes les usines ont fermé et la population était affamée. Nikos a perdu sa grand-mère et son oncle paternel et il considère comme un miracle d’avoir survécu. Damianos s’est pleinement intégré à la société grecque et a appris le grec qu’il maîtrise parfaitement. Quant à Legosia, elle a également bien appris la langue, malgré un léger accent. Nikos se souvient des fêtes données par les réfugiés, où le vin coulait à flots mais aussi de la solidarité entre eux, et la nostalgie qu’ils éprouvaient pour leur patrie perdue.

Sujet(s) :
enquête
récit de vie
abandon de terre
réfugié
expatriation
souvenir d'enfance
relation chrétien-musulman
identité culturelle
identité religieuse
coiffeur
travail des femmes
travail en usine
condition de vie
pauvreté
Incendie de Smyrne
1922

Date :
2015-06-21

Format :
44.1 Hz 16 bit
22min

Langue :
grec
gre

Couverture :
Ermoúpoli
37.44227
24.94248

Droits :
Contrat d'autorisation d'utilisation et de diffusion signé entre l'informateur et les archives historiques des Cyclades en juillet 2013.
Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée

Relation(s) :
Réfugiés d'Asie-Mineure sur l'île de Syros en 1922

Type :
archives sonores
sound

Source :
4810

Citation

informateur : Timonidis, Nikolaos et enquêteur : Loukou, Eleni, “Nikolaos Timonidis, réfugié de la deuxième génération partage les souvenirs de ses parents, originaires de Diyarbakir, de leur fuite à leur installation en Grèce,” Portail du patrimoine oral, consulté le 25 avril 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/118292.