Les ressources naturelles et les différentes réserves à nourriture chez les touaregs de l'Ahaggar dans les années 1960

Auteur(s) :
enquêteur : Gast, Marceau
informateur : Rotman, Mohamed
informateur : Inconnu
informateur : Inconnu

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=10420
mmsh10420

Type :
archives sonores
sound

Description :
Très peu d’arabe dialectal dans la conversation, la tamahaq domine. Plusieurs termes techniques sur les plantes ou la conservation des aliments sont donnés en tamahaq. La cache appelée asséguéfar (pluriel isséguéfar) sert à protéger et conserver les biens notamment les provisions comme les grains de blé et de mil. Les provisions sont d'abord placées dans des sacs de peau (agera) ou dans de simples sacs (el chakaret) et cachées sous un amas de pierres ou taddat qui peut être parfois être creusé profondément dans la terre. Indication sur la façon de nommer le riz : tafeghet ou tafarhat en tamahaq et roûz en arabe. Indications sur la façon de nommer les silos de conservation des céréales : enterrés, égend (pluriel igendan), aériens takhazzana (pluriel tekhazzounan).
La conversation est animée et se déroule dans un environnement de travail. L’enquêteur, qui participe beaucoup en tamahaq à la conversation, a évoqué plusieurs sujets avec les informateurs. Selon ces derniers, les Kel Ajjer étaient les premiers à conduire les premières caravanes de sel vers l’Amadghor à l'époque du Chef de l’Ahaggar Bey Ag Akahmouk. Les touaregs de l'Ahaggar qualifient le sel de l'Amadghor d'aliment froid qui provoque des douleurs rhumatismales. Ils appréciaient une variété de sel, dépourvue d’impuretés, appelée tisemt Amadghor maelé. On raconte aussi que dans certaines tribus nomades du Sudan (Agouh n'Tahlé de l'Air), le sel ne rentre pas dans la préparation des sauces (adaraz en tamahaq) et selon M. Gast, cette habitude est également observée chez certaines populations de l'Ahaggar qui trouvent une quantité importante de sel dans le lait (akh) de leurs troupeaux qui broutent des pâturages salés d'aramas Atriplex halimus dont les feuilles sont très chargées de sels minéraux. L’enquêteur raconte une anecdote sur les Kel Iseqqemâren qui servaient des plats, sans sel, pour faire fuir leurs invités. La ville de Damergou au Niger produit très peu de riz (tafeghet ou tafarhat en tamahaq et roûz en arabe). Cette céréale, rapportée des régions de Gao et du Zinder, est très peu consommée par les touaregs de l'Ahaggar. A l’époque d'El Hadj Ahmed Ag El Bekri, en l'absence de blé (ered) et du mil (enélé), les touaregs de l'Ahaggar se nourrissaient de graines d’Aristida pungens (oulloul), de différentes plantes notamment Chenopodium vulvaria taouit récoltée dans l’Atakor, Typha elephantina tahlé, Cynomorium coccineum aoukal, Panicum turgidum afezou, Atriplex halimus abougboug ouan aramas, Colocynthis vulgaris alkedh, de la manne tament, des gousses sèches (tahaha) et des gousses vertes (amalaga) d’Acacia raddiana et de sa gomme tainoust. Ils consommaient d'autres graminées sauvages qui ne poussaient pas dans l'Ahaggar tels que le Panicum laetum (isiben, prononcé ichiben par les Kel tamachaq), Cenchrus prieurii ouezzag et Eragrostis tremula tagabart. L’enquêteur interroge brièvement les informateurs sur quelques habitudes des touaregs (imuhagh) liées à la façon de manger la viande, sur l’éructation et enfin sur un grand vase en bois nommé aghlal en tamahaq (pluriel ighlalen). Les touaregs de l’Ahaggar possèdent différentes cachettes appelées asséguéfar pour protéger et conserver leurs biens notamment leurs provisions tels que des grains de blé et de mil. Les provisions sont d'abord placées dans des sacs de peau ou dans de simples sacs et cachées sous un amas de pierres ou taddat qui peut être parfois être creusé profondément dans la terre. Il existe deux sortes de silos conçus également pour conserver les provisions grainetières. Les silos enterrés, ou fosses souterraines, sont creusés dans un sol ferme. Les silos aériens, connus dans l''Ahaggar comme ceux de Tahifet et d'Hirafok cités par M. Gast, sont de petites constructions, de formes variées, en pierres et de boue séchée qu'on trouvent près des centres de culture, devant les maisons, huttes ou parfois cachées dans des terrains. Dans les deux types de silos, les grains sont versés directement sans les placer dans des sacs. Sont également évoqués, les abris appelés ékahem (caverne) utilisés par les touareg pour protéger leurs biens (bagages, troupeaux...). On entend le bruit d’enfants, présents au cours de l’entretien, de courtes discussions, des anecdotes et des plaisanteries, en tamahaq, entre les informateurs et l’enquêteur.

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
commensalité
mets de fête
Route du sel
produit laitier
convoi en caravane
culture céréalière
conservation des aliments
pâturage
préparation des aliments
riz
usage du sel
variété de sel
secret autour de la nature
ethnobotanique
graine
conservation des récoltes
viande
cachette
silo
tombe
Touareg
Ag Elhadj El Bekri El-Hadj, Ahmed
Ag Mohammed-Biska, Ahitarel
Iseqqemâren
Ag Akhamuk ag Lhemma, Bey
Ag Ihemma, Akhamouk
Ag Amâyas, Meslay
Agouh n'Tahlé

Date :
1966-04

Format :
1 bde
4,75 cm/s
28min

Langue :
arabe dialectal
tamahaq
français
fre
ara
tmh

Couverture :
Idélès
23.82364
5.93306

Droits :
Contrat de dépôt et de diffusion signé avec Marceau Gast, le 19 décembre 2005, spécifiant les droits de conservation, d'archivage et de diffusion.
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation

Relation(s) :
Enquêtes orales dans l'Ahaggar

Type :
archives sonores
sound

Source :
4227

Citation

enquêteur : Gast, Marceau et al., “Les ressources naturelles et les différentes réserves à nourriture chez les touaregs de l'Ahaggar dans les années 1960,” Portail du patrimoine oral, consulté le 20 avril 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/116374.