Auteur(s) :
enquêteur : Coste, Pierre
informateur : Rémusat, André

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=10436
mmsh10436

Type :
archives sonores
sound

Description :
L'informateur décrit durant l'entretien comment il cultivait et récoltait le blé au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, et les changements qui apparaissent avec la modernisation de l'équipement. Au mois d'août, avant le battage des céréales, l'exploitant gardait les beaux grains pour les semer l'année suivante, et l'ensemencement se faisait en fonction de la qualité de la terre. Il pratiquait la rotation des cultures sur cinq ans : quatre années de céréales (blé et d'autres céréales) et une année de légumineuses. Il ne cultive plus de blés d'hiver (blé barbu, touzelle) comme autrefois mais seulement des blés de printemps. Les blés étaient récoltés avant même d'atteindre leur maturité et finissaient de mûrir une fois rassemblés en gerbiers. Aujourd'hui il les laisse durcir sur les champs, il faut qu'ils "craquent". L'informateur a longtemps utilisé la faux afin de récolter les céréales, parfois la faucille pour apparier les tiges, avant que l'outillage ne soit remplacé par la moissonneuse-batteuse. La récolte se faisait par équipes de trois : un faucheur, une personne qui formait les gerbes et une personne qui les attachait. Les gerbes étaient ensuite déplacées à la ferme à l'aide d'un traîneau où elles étaient battues sur une aire dédiée. La récolte et le traitement du blé se faisait avec des membres de la famille de l'informateur, et des journaliers, principalement des faucheurs. Beaucoup venaient d'Italie (Piémontais), et descendaient en faisant les moissons au fur et à mesure de la maturité des blés, commençant souvent à Digne-les-Bains. Les agriculteurs qui ne trouvaient pas de faucheurs allaient alors le dimanche au marché de Seyne-les-Alpes. Il arrivait aussi que des Provençaux remontaient pour faire les fenaisons. L'informateur utilisait aussi une faucheuse attelée par des chevaux, mais elle ne pouvait accéder à certains terrains en dénivelé. Il fauchait lui aussi, et décrit le métier comme douloureux, souffrant souvent de problèmes de santé. La modernisation de l'outillage a rendu certains terrains inutilisables car la machine ne peut y accéder, ils ont été transformés en prés pour les bêtes. Les machines n'ont pas remplacé tous les métiers, il faut toujours des personnes pour attacher les gerbes après leur coupe. Il explique alors à l'enquêteur la technique pour faire une gerbe de blé. L'informateur détaille ensuite la foulaison qui se faisait avec des animaux (juments, mulets) sur un terrain dédié. Puis les grains étaient séparés des pailles à l'aide d'une fourche en bois, avant qu'ils soient triés avec un "ventilateur". Cette machine, dont les engrenages sont en bois, permet de garder le "bon grain" et de séparer le reste qui sera donné comme nourriture aux animaux. Les blés étaient ensuite gardés dans un grenier, les grains conservés pour l'année suivante étaient stockés dans un petit grenier à part. L'informateur transformait sa récolte en farine au moulin à eau de Seyne-les-Alpes, payant le meunier au poids produit et non en pourcentage. La farine était ensuite vendue au boulanger et une partie était gardée pour la consommation personnelle. Il produit aujourd'hui beaucoup plus de céréales avec l'utilisation de l'engrais, remplaçant le fumier autrefois utilisé.

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
technique agricole
aliment d'origine végétale
battage
moisson
râteau
mécanisation
véhicule à traction animale
outillage agricole
travail saisonnier
conservation des aliments
local de conservation
modernisation de l'agriculture
migration italienne
blé
paille
abandon de terre
moulin à grain
guerre de 1939-1945

Date :
1983-03-22

Format :
bande magnétique
BASF
1h 02min

Langue :
français
fre

Couverture :
Seyne-les-Alpes
44.3257
6.3953

Droits :
L'informateur et les enquêteurs autorisent que les enregistrements soient en accès sur ce réseau de partenaires et exige de donner une nouvelle autorisation pour chaque nouvel organisme entrant dans le réseau de partenaires originel.
Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation

Relation(s) :
Enquêtes de l'Association Alpes de Lumière déposées au Musée de Salagon

Type :
archives sonores
sound

Source :
4431