Les ressources alimentaires chez les anciennes populations de l’Ahaggar au début des années soixante

Auteur(s) :
enquêteur : Gast, Marceau
informateur : Ag Amanrassa - Bah, Hennon
informateur : Inconnu
informateur : Ag Hadj Abdaoui, Boukayas

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=10449
mmsh10449

Type :
archives sonores
sound

Description :
La tamahaq domine dans l'entretien où Marceau Gast intervient en arabe dialectal. A noter : Marceau Gast profite de l'enquête pour enregistrer une note de terrain en français. Plantes évoquées : Aristida pungens toulloult, Panicum turgidum afezou, Portulaca oleracea alogha, Chenopodium vulvaria taouit, Reseda villosa abellengad, Aizoon canariense eheiefief, Moricandia arvensis tamaghé, Typha elephantina tahlé. Racine évoquée : Cistanche phelipaea Ahliou. Nom de la tunique en cuir appelée tebetik en tamahaq (pluriel tibetghin). Evocation également du puits à balancier appelé khottara dans la région de Oued Souf et aghoudid ou aroudid dans l’Ahaggar.
La conversation entre Marceau Gast et les informateurs est animée à la fois en tamahaq et en arabe dialectal sur différents sujets mais porte principalement sur les modes alimentaires chez les populations de l’Ahaggar. Au début de l'enquête, on évoque les pièces en or que certains rapportaient de la Mecque en 1916. Selon M. Gast, durant le conflit qui a opposé Kel Azger au Kel Ahaggar, les Iseqqemâren venaient de Fort Gardel jusqu’à Tazrouk pour cacher leurs pièces en or. A l’époque d’Ahitarel, les kel Rela ne portaient pas la tunique en cuir (tebetiq). Ils évoquent ensuite les différents circuits caravaniers. La caravane provenant de l’Ahaggar vers le Soudan, est constituée de 100 à 200 personnes armées, chargés de marchandises composées essentiellement de plantes (Artemisia judaica téharaggalé, Myrtus nivellei tafeltast) et de sel. Elle se croise à Agadez, lieu d’échange de marchandises, avec une autre caravane venue du Soudan. Quant à la caravane qui provient de Touat, elle apporte les dattes et le tissu. Avant l’introduction de certaines céréales dans l’Ahaggar, notamment le mil et le blé, les populations se nourrissaient au lait de chèvres, de plantes, de certaines racines de plantes et des graines d’Aristida pungens oulloul. La manne (tament) et la gomme des acacias (tainoust) étaient également très recherchées en période de famine. A ce moment, un autre informateur, présent au court de l’enregistrement, cite un poème en tamahaq. Les touaregs nobles et les Kel Ulli de l’Ahaggar procurent leurs dromadaires du Soudan (Mali et Niger actuels) et du coté de Tafilalet. Les informateurs et l'enquêteur évoquent certaines tribus telles : les Agouh n’Tahlé qui ont quitté l’Ayar (l’Aïr) pour s’installer dans l’Ahaggar, laissant une partie des leurs qui s’appellent aujourd’hui Kel Aghafsa. Ils seraient d’origine de la Mecque, se sont installés au départ à Bilma puis à In Gall où ils ont développé la culture du dattier grâce aux noyaux rapportés de la Mecque. Les Imenghassaten, originaires de l’Azguer, se sont réfugiés à oued Tamanghasset et ont pris l’appellation Imenghassaten. Les touaregs nobles et les Dag Ghali étaient les premiers occupants d’Idélès. L’informateur évoque le nom de Messighi, premier paysan, qui travaillait pour les Dag Ghali, qui s’occupait des jardins, de la culture du mil et qui a construit le premier puits à balancier à Idélès avant Karzika. Certaines plantes sont importantes et fournissaient des graines qui rentrent dans l’alimentation des populations de l’Ahaggar. Durant un mois, des quantités importantes de Panicum turgidum (afezou) et d’Aristida pungens (toulloult) sont récoltées et conservées dans un puits appelé Idjen en tamahaq. Le mil, très apprécié également, se conserve aussi dans des puits spéciaux. Le lait, de différentes natures, est l’aliment essentiel en milieu saharien. La mouture des différentes sortes de céréales (blé, mil et orge) rentre dans la préparation de la bouillie (aâcida en arabe). D’autres mets sont également évoqués sous différentes appellations en tamahaq, selon les régions touarègues, comme le zembo (prononcé jambou par l’informateur) qui est une farine verte de céréales et ngagi en tamahaq (appelé fora par les gens de Damergou au Niger). Suivant la tradition chez les populations nobles des Kel Rela, les filles pubères et les garçons qui portent le voile de tête tagoulmoust ne mangent pas avec leur père et les esclaves ne se mélangent pas avec les nobles pendant les repas. A la fin de l'enquête, il est question de la façon de préparer et de consommer une plante très connue dans l’Ahaggar : la Cistanche Phelipaea ahliou. On entend, le bruit des voitures de passage au cours de l’enregistrement.

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
commensalité
Route du sel
convoi en caravane
culture céréalière
conservation des aliments
portage animal
préparation des aliments
ethnobotanique
graine
relation maître-serviteur
genre sexuel
vêtement d'homme
vêtement d'adolescent
puits
datte
chameau
chèvre
Touareg
noms des chefs des Kel Ahaggar
Kel Ghela
Famille Karzika
Ag Mohammed-Biska, Ahitarel
Ag Elhadj El Bekri El-Hadj, Ahmed
Dag Rali
Kel Aghafsa

Date :
1964-12-12

Format :
1 bde
4,75 cm/s
50min

Langue :
arabe dialectal
tamahaq
français
fre
ara
tmh

Couverture :
Idélès
23.82364
5.93306

Droits :
Contrat de dépôt et de diffusion signé avec Marceau Gast, le 19 décembre 2005, spécifiant les droits de conservation, d'archivage et de diffusion.
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation

Relation(s) :
Enquêtes orales dans l'Ahaggar

Type :
archives sonores
sound

Source :
4210

Citation

enquêteur : Gast, Marceau et al., “Les ressources alimentaires chez les anciennes populations de l’Ahaggar au début des années soixante,” Portail du patrimoine oral, consulté le 20 avril 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/116357.