Témoignage d'un petit-fils de réfugiés arméniens sur la perte de sa culture d'origine

Auteur(s) :
auteur personne morale : Paroles Vives
informateur : Bardzakian, Jean-Claude
commanditaire : AD 13
enquêteur : Gaucher, Anne-Sylvie

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=8422
mmsh8422

Type :
archives sonores
sound

Description :
En prenant appui sur des archives familiales (photographies, papiers administratifs, vieux disques de musique traditionnelle) qui ont pu être rapportées et conservées, l'informateur fait le récit de son histoire familiale. Celle-ci lui a été transmise par sa grand-mère (Arménienne de Turquie, victime du génocide), avec qui il a vécu, qui ne parlait jamais d'elle-même de cet épisode traumatisant. Il raconte également la vie de son arrière-grand-père, faisant du commerce avec ses frères, installés dans différents pays du monde, puis exécuté en 1915. L'informateur lit ensuite le témoignage précis écrit sur la période du génocide, et rédigé par son père d'après les souvenirs de la grand-mère. Il parle à plusieurs reprises du rejet de ses origines de la part de son père (religion, relations sociales). En effet, même si la culture arménienne était présente (par les langues orientales parlées, la cuisine, les manières d'être et la vie en famille regroupée), elle n'était pas affirmée du fait d'une très forte volonté d'intégration. De même, à Marseille, rue Caisserie où ils avaient une bijouterie, ils n'étaient pas installés dans des quartiers arméniens (ce qui ne l'empêchait pas d'aider la communauté étant écrivain public). L'informateur précise aussi que le mariage de son père avec une française a été mal accueilli. Il y a donc eu peu de transmission de la culture arménienne, si ce n'est un esprit de famille, quelques plats comme les dolma, les beureks ou les moules farcies dont il donne la recette, la pratique du jeu de table le talva où les chiffres sont dits en perse et en turc, et enfin la façon de préparer le café). Il a éprouvé un intérêt pour cette culture vers l'âge de 20 ans, entraînant alors chez son père un redécouverte de ses origines. La question du voyage en Arménie est ensuite abordée. Il raconte l'émouvant voyage fait par sa grand-mère en Turquie dans les années 1970 sur les traces de son passé, le refus de son père d'y aller et son propre désir de le faire, mais pas sous la forme d'un voyage touristique organisé. Avec sa femme, ils avouent cependant ne pas être très en lien avec des membres de la communauté arménienne, ni de leur famille, même s'ils évoquent des membres de leur famille retrouvés en Angleterre et aux Etats-Unis par le biais d'Internet. Ils ne sont pas impliqués dans le milieu associatif, participent peu aux activités, mais lisent des livres et se tiennent un peu au courant de l'actualité arménienne. Après avoir évoqué son parcours professionnel (dans le social et le patrimoine), l'entretien s'oriente sur la transmission de cette culture à leurs quatre enfants. Celle-ci consiste surtout à répondre à leurs questions et à entretenir la mémoire familiale, nécessaire pour lutter contre l'oubli et face au manque de reconnaissance du génocide. L'informateur, qui se sent " internationaliste ", donne sa vision de ce pays auquel il est attaché de façon sentimentale, et qui représente le lieu de conservation de la langue et du patrimoine arménien. Il craint et constate une perte de cette culture, avec la diaspora et au fur et à mesure des générations. Enfin, il pense que son témoignage, ajouté à une multitude d'autres, aidera à la reconnaissance du génocide et de ce que ses aïeux ont réellement vécu.

Sujet(s) :
enquête
récit de vie
café
expatriation
relation entre les classes d'âge
maison familiale
nom de famille
dépôt de l'enquête orale
musique traditionnelle
généalogie
carrière professionnelle
recette de cuisine
moule
voyage
pratique religieuse
embauche familiale
bilinguisme
intégration culturelle
intégration sociale
interdit
archives familiales
transmission orale
transmission par écrit
mariage mixte
identité culturelle
Génocide arménien
1947
années 1970

Date :
2007-10-18

Format :
1 MD
1h 15min

Langue :
français
fre

Couverture :
Martigues
43°24'26.86''N
5° 3'17.39''E

Droits :
Droits cédés par contrat entre les informateurs, Paroles Vives, MMSH et AD13.
Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation

Relation(s) :
Mémoire orale des Arméniens des quartiers de Marseille et des Bouches-du-Rhône

Type :
archives sonores
sound

Source :
2132

Citation

auteur personne morale : Paroles Vives et al., “Témoignage d'un petit-fils de réfugiés arméniens sur la perte de sa culture d'origine,” Portail du patrimoine oral, consulté le 20 avril 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/116219.