Témoignage d'un couple d'origine arménienne sur la notion de transmission de l'arménité

Auteur(s) :
auteur personne morale : Paroles Vives
informateur : 1074
commanditaire : AD 13
enquêteur : Gaucher, Anne-Sylvie

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=8427
mmsh8427

Type :
archives sonores
sound

Description :
L'informateur, pour expliquer son sentiment d'éloignement par rapport à sa culture d'origine, donne sa vision de l'histoire des générations successives : depuis les grands-parents arrivés en France, se regroupant dans des quartiers arméniens, continuant à parler leur langue mais préoccupés par le souci de recommencer leur vie, jusqu'aux enfants poussés à faire des études supérieures et souvent mariés avec des femmes françaises, entraînant alors une perte de cette culture. Il relie cela au parcours de son père, homme qui ne parlait jamais de son passé et qui a rompu tout lien avec la communauté arménienne, dans une volonté d'intégration. La femme de l'informateur, arménienne, par contre très en lien avec sa culture, raconte rapidement le parcours de ses parents, arrivés à Marseille en 1922 et installés au quartier de Beaumont. Ils parlent ensuite de leurs liens avec la communauté arménienne par le biais de réunions familiales, d'un militantisme associatif et de leur participation à diverses activités comme les expositions, les concerts, les spectacles de danses et le cinéma. De même, ils lisent beaucoup de livres, se tiennent au courant de l'actualité arménienne par les journaux et ont le désir de faire un voyage en Arménie. Les informateurs regrettent la perte de la langue arménienne. Sa femme évoque à ce sujet un travail de traduction des cahiers manuscrits écrits par son grand-père, très érudit, ayant toujours vécu dans l'espoir de rentrer au pays et ne s'étant jamais fait naturaliser. L'informateur parle à son tour du parcours d'exil de son grand-père (Constantinople, la Grèce, la Bulgarie, Paris puis Marseille), de sa position sociale élevée en Arménie et de la difficulté que représente le décalage de statut une fois en France (épicier). Ils évoquent les réunions familiales autour du café, occasions de parler du passé, du pays, et d'avoir des nouvelles d'autres membres de la famille, et soulignent que les liens se faisaient entre personnes originaires de mêmes régions en Arménie. Les informateurs insistent aussi sur la place de la religion catholique dans la culture arménienne (pour les mariages, Pâques). En terme de transmission de valeurs culturelles, ils citent la rigueur, l'honnêteté, l'ouverture d'esprit, mais ils précisent qu'un seul des enfants y porte pour l'instant un intérêt (organisation de voyages en Arménie, goût pour le patrimoine arménien). Fiers de cette double culture, arménienne et provençale, ils donnent ensuite leur vision actuelle de ce pays, désormais indépendant et qui représente " leur berceau ". Ils apprécient le fait qu'il soit mieux connu (phonéthon), mais ils lui souhaitent de trouver un essor économique et non de vivre seulement avec l'aide de la diaspora. Dans le même temps, les changements économiques leur font redouter une perte des traditions fondamentales. Ils reviennent sur la transmission de patrimoine et la coupure du traumatisme qu'a représenté le génocide, poussant les émigrants à changer de vie, à oublier leur passé, donc à être sans héritage et ne possédant aucune trace de leur passé (si ce n'est quelques très rares objets rapportés). Ils parlent enfin rapidement de leurs parcours professionnels et de leur participation à ce collectage, comme étant une occasion rare de parler de cette histoire, la possibilité d'en laisser une trace pour les générations futures et d'aider à éviter la perte de cette culture.

Sujet(s) :
enquête
récit de vie
expatriation
travail en usine
épicerie
promotion sociale
condition de vie
interdit
séisme
mariage mixte
mariage endogame
identité culturelle
embauche familiale
usage du langage
arménien
provençal
intégration sociale
intégration culturelle
attachement au travail
militantisme associatif
voyage
attachement à la langue
archives familiales
vie familiale
sociabilité
café
vie de quartier
animation culturelle
catholicisme
mariage
généalogie
communisme
économie
arboriculture
dépôt de l'enquête orale
histoire familiale
Verneuil, Henri
Aznavour, Charles
Génocide arménien
1922
Mistral, Frédéric - Mirèio

Date :
2007-10-16

Format :
1 MD
1h 20min

Langue :
français
fre

Couverture :
Maussane-les-Alpilles
43°43'15.20''N
4°48'18.11''E

Droits :
Droits cédés par contrat entre les informateurs, Paroles Vives, MMSH et AD13.
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation
Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée

Relation(s) :
Mémoire orale des Arméniens des quartiers de Marseille et des Bouches-du-Rhône
Redécouverte de sa culture par une femme d'origine arménienne

Type :
archives sonores
sound

Source :
2128

Citation

auteur personne morale : Paroles Vives et al., “Témoignage d'un couple d'origine arménienne sur la notion de transmission de l'arménité,” Portail du patrimoine oral, consulté le 25 avril 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/116215.