En 1975, un jeune professeur d’histoire s'exprime sur la question de son enseignement et en particulier de celui dispensé à l’École supérieure de lettres de Beyrouth (Liban)
Auteur(s) :
enquêteur : Métral, Jean
enquêteur : Métral, Françoise
informateur : Tate, Georges
Editeur :
Phonothèque de la Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme
Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=11541
mmsh11541
Type :
archives sonores
Sound
Description :
L'informateur ne parle ni l'arabe, ni l'anglais au moment de son entretien.
Suivant la grille d’enquête de Jean Métral, l’informateur présente d’abord son état civil, signalant que son épouse, avec qui il est marié depuis 1971, est née au Caire en 1948, de nationalité libanaise. Lui-même, est agrégé d’histoire. Il a enseigné à Nanterre en 1968, puis, a effectué son service militaire comme coopérant détaché à l'École supérieure des lettres de 1969 à 1971. Il a prolongé son séjour à Beyrouth comme pensionnaire de l’Institut français d’archéologie du Proche-Orient (IFAPO) de 1971 à 1973. Puis il a obtenu un poste de professeur d'histoire, fonctionnaire de l’Education nationale et détaché au Ministère des Affaires Étrangères en tant que civil cette fois-ci, à l'École Supérieure des Lettres en octobre 1973. L’entretien s’oriente ensuite vers ses fréquentations sociales mais il passe rapidement sur cette question en précisant que, s'il ne parle ni arabe, ni anglais, en revanche ses fréquentations sont à la fois libanaises et françaises. Il exprime toutefois des “préjugés défavorables” à l’égard des milieux d’affaires français, des ambassades, des associations d’expatriés. Interrogé sur le poids des milieux d'affaires et des milieux culturels français, l’enseignant répond que pour lui, les intérêts libanais et français s'enchevêtrent selon les milieux, au point que certains sont difficilement qualifiables d’un point de vue de leur nationalité tant leurs intérêts sont mêlés. Il cite en exemple la famille Bassoul (du groupe Bashen), les importateurs et partenaires de Renault au Liban, les jésuites ou encore les Libanais employés par des institutions culturelles françaises. D’après lui, l'École supérieure des lettres, jusqu’ici élitiste et réservée à la bourgeoisie chrétienne urbaine, accueille depuis l’année universitaire 1971-1972 davantage d'étudiants moins fortunés, plus attachés à l'arabité. Ces nouveaux étudiants sont plus réceptifs à l'historiographie critique et il voit en eux des “ intellectuels organiques” qui manquent justement à la société libanaise. Sollicité dans son rôle d’enseignant d’histoire à l'École supérieure des lettres de Beyrouth, l’enseignant soulève un paradoxe de taille : la formation d'une culture libanaise critique passe par un enseignement francophone. Selon lui, il ne s’agit pas seulement d’un legs colonial mais il contribue à “l'écartèlement” des intellectuels libanais de gauche. Pour finir, l’informateur développe l’idée d’un enseignement historique de qualité, en arabe et par des Libanais en exposant les difficultés inhérentes à un tel projet.
Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
coopération du Service national à l'étranger
relation enseignant-élève
rapport au travail
francophonie
élite
communauté libanaise
enseignement de l'histoire
jésuite
École Supérieure des Lettres de Beyrouth
Famille Bassoul du groupe Bashen
Groupe Renault
Groupe Bashen
Université Libanaise
Université Américaine de Beyrouth
Date :
1975-01
Format :
1 bde
1h22min
Langue :
français
fre
Couverture :
Beyrouth
N33°53'20''
E35°29'39''
Droits :
Contrat de dépôt signé avec la déposante. Recherche des ayants droit en cours.
Consultable sur autorisation
Relation(s) :
Les français au Liban depuis 1945, une minorité allogène
Type :
archives sonores
Sound
Source :
4354