Explications sur les conditions de vie des pêcheurs avant 1935 par un ancien de la profession à Six-Fours
Auteur(s) :
enquêteur : Brémondy, Henri-Paul
informateur : Lauro, Virgile
Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=10131
mmsh10131
Type :
archives sonores
sound
Description :
L’informateur se souvient d’une farce que l’on faisait autrefois où l’on plaçait une statuette dans une brèche d’un rocher pour faire peur. Il est aussi question des fêtes avec les gardiens de phare, les banquets de fin de saison qui réunissaient patrons et jeunes mais aussi des non pêcheurs (en octobre), à l’occasion desquelles on mangeait le gibier (grives et lièvres). C’était les repas “au cabanon” (aïoli), entre hommes où fusaient les blagues de toute sorte. Il se souvient aussi de l’ambiance à bord, des repas, les nuitées, l’organisation des amarres, les départs pour relever les filets de nuit, les relations entre pêcheurs. Il explique la connaissance des emplacements des groupes d’étoiles par les plus anciens pour connaître l’heure (groupe d’étoiles appelées les “pougnères”) et le rôle des novices dans l’entretien du bateau : teinture des filets, brossage de la coque au balai de bruyère et au sable, séchage des bouchons, pliage des filets. Suivent des explications sur le goudronnage de la coque (deux fois par an, mise au sec pour enlever les coquillages tous les 2-3 mois). La conversation continue sur l’origine du nom le Brusc qui viendrait du nom de la bruyère. L’informateur se souvient que les paysans d’Ollioules venaient chercher de la bruyère pour faire les canisses qui abritaient les plantations. L’entretien continue sur les conditions économiques des pêcheurs autrefois (devenir ou non patron, progressivement commencer par la pêche à la palangre, puis les girelles, moules, oursins, sardines) sans congé pour partir en cas de beau temps, se rendre utile ou faire quelque chose "au rapport". Il explique ce qu’était le "petit métier" pratiqué par ceux qui voulaient devenir patron mais qui n'avaient pas les moyens d'avoir des filets, qui “faisaient les oursins” pour de petits revenus supplémentaires. Les conditions de l’époque demandaient une optimisation du temps perdu entre les périodes de pêche : la pratique du jardinage sur des petits lopins ou le louage de ses bras chez les paysans pendant la mauvaise saison (“aller à la terre”), chercher du bois parfois jusqu’à six fois dans l'hiver (bruyère, genêts), et explique que le temps de loisir n’existait pas : "on allait pas jouer au rami comme ils font maintenant", "le congé c'est quand il fait mauvais temps". L’informateur explique l’expression “faire le rond” (partage entre pêcheurs le dimanche matin) : deux parts pour le patron, une pour chaque pêcheur. Il explique aussi les modalités de partage selon si le patron savait compter ou pas, mais toujours dans la confiance. L’informateur revisite ses souvenirs de pêche sur le quai lors de son enfance le mercredi soir (faire les vers à la plage), et pêche le jeudi, manger la bouillabaisse entre gamins de 12-13 ans. Il explique avoir voulu être ébéniste et s’être engagé dans l’activité de pêche de son oncle sur un coup de tête. Enfin, l’entretien aborde la question du désir de la mer et de navigation si on n’est pas pêcheur, les habits des pêcheurs pendant la guerre de 1914 (habits venant de la marine, le matelot paye son paquetage et revient avec quand il a fini). Une discussion suit sur différentes personnalités connues des deux interlocuteurs (le témoin et l’enquêteur, enfant du pays et petit-fils de pêcheur) et des explications sur les repas pris sur le bateau avec la gamelle, la prise en charge des repas par le patron seulement quand il y avait des déplacements sur Cavalaire par exemple.
Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
récit de peur
farce
gardien de phare
pêcheur
gibier
aïoli
sociabilité masculine
condition de travail
étoile
navigateur
bruyère
sable
matériaux de construction
technique de pêche
girelle
moule
oursin
sardine
fête
moyen de subsistance
agriculture
repas au travail
guerre de 1914-1918
Bouillabaisse
Date :
1982-04-12
Format :
1 bde, vitesse 9,5
51min
Langue :
français
fre
Couverture :
Le-Brusc
43° 5'4.75"N
5°48'49.08"E
Droits :
Recherche en cours concernant les droits de diffusion et d’utilisation pour l’informateur, contrat de diffusion avec les ayants droit de l’enquêteur.
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation
Relation(s) :
La pêche traditionnelle varoise dans les années 1970
Type :
archives sonores
sound
Source :
4037