Conversation en arabe dialectal et parfois en tamahaq entre deux hommes âgés originaires du village d’Idélès, avec la participation de Marceau Gast à propos des premiers centres de cultures et des produits commercialisés de l’Ahaggar

Auteur(s) :
enquêteur : Gast, Marceau
informateur : Inconnu
: Ag Abderrahmane, Kodebbi

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=10400
mmsh10400

Type :
archives sonores
sound

Description :
L’arabe dialectal domine dans la conversation avec quelques échanges en tamahaq entre les deux informateurs.
L’informateur principal, Kodebbi ag Abderrahmane (né aux environs de 1883), habitant de Tazrouk renseigne sur les premiers cultivateurs dans l’Ahaggar. Les Iseqqemâren, Dag Rali, Kel Tazolet et Kel Tefedest étaient les premiers à s’occuper des jardins et de la grande foggara qui appartient à Hadj Ahmed. Parmi ces paysans, Koddebbi évoque Khyar ag Heguier mais ignore la période exacte du commencement de ces travaux dans l’Ahaggar et estime que c’est pendant le commandement de Hadj Ahmed Ag El Hadj El Bekri. A ce propos, les deux informateurs discutent en tamahaq de la succession des différents chefs de l’Ahaggar. Les informateurs se souviennent que dans leur jeunesse (à l’époque du règne de Ahitarel ag Biska selon Marceau Gast), les touaregs de l’Ahaggar allaient jusqu’à Adghagh pour amener des chamelles et des esclaves. Les caravanes allaient de l’Ahaggar vers Touat (où on vendait les dromadaires pour acheter des dattes) ou Ghat. Les avis sont différents au sujet de la période des premières caravanes de sel de l’Amadghor vers le Mali et le Niger ont commencé pendant le règne d’Ahitarel ag Biska. Les deux informateurs évoquent, en tamahaq, certaines plantes et les graines les plus consommées dans l’Ahaggar notamment le Panicum turgidum (Afezou), les graines d’Aristida pungens (toulloult), celles de Cistanche Phelipaea (Ahliouen*), d’Orobanche aegyptiaca (timziliteen), de Cynomorium coccineum (aoukal*), d’Atriplex halimus (abougboug ouan aramas), d’Aizoon canariense (eheiefief), de Chenopodium vulvarie (taouit), l’Acacia raddiana (absegh) et ses gousses vertes (amalaga), le Moricandia arvensis (tamaghé), l’Eruca sativa (tanekfait). En revanche, certaines espèces sont considérées comme des drogues comme la stramoine (graines de Datura stramonium ou bourzig en arabe) et d’autres très toxiques comme la jusquiame (Hyoscyamus Afelehleh, appelée bettina par les gens de Touat) et Caralluma venenosa Taiberou. L’Ahaggar a connu la culture du mil avant celle du blé. Les jardiniers ont importé les grains de blé de Touat et Slimane ag Karzika a apporté une seule graine de tomate de Djanet, lentilles et de pois sec (demchi en arabe) pour les cultiver dans les jardins de Tazrouk. Selon Marceau Gast, les premières caravanes de sel vers l’Amadghor venaient du Sudan (Mali et Niger actuels) et non de l’Ahaggar, mais Les informateurs semblent ignorer cette information. Pendant l’enregistrement, on entend un échange de salutations, en tamahaq, entre l'enquêteur, les deux informateurs et une femme de passage. Les Touaregs nomades ne vivaient que de leurs produits laitiers et avaient de grandes palmeraies qui se trouvaient à Ghat, El Barkat, au Fezzan (en Libye) et à Djanet (Tassili Ajjer). A l’époque de Hadj Ahmed, le mode d’habillement est diffèrent dans l’Ahaggar. Les nobles portent une sorte d'étoffe appelée “el chagga”, de différentes couleurs qui venait de l’ouest et les gens démunis étaient vêtus d’une tunique en cuir appelée tebetik (plu. tibetghin). Kodebbi évoque la façon de façonner, de cuire et de décorer les poteries dans l’Ahaggar. Selon la prononciation de l’informateur, Aâyaballa, Seknawiya, originaire de Téfedest était la première femme venue à Amgha pour fabriquer différentes poteries, un métier qu’elle avait appris à In Salah. Il évoque aussi une autre potière, connue à Idélès, mère de Mokhamed Akhmed (forgeron à Idélès). Selon l’informateur, les poteries que fabriquent les femmes de l’Adghagh sont très remarquables contrairement à celles de Touat qui sont de mauvaise qualité. Les informateurs ignorent complètement l’origine des Issebeten et selon Marceau Gast qui, avait déjà croisé un descendant de cette population, les Dag Ghali seraient, semble-t-il, des descendants des Issebeten.

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
jardin
puits
textile
blé
ethnobotanique
céramique
cuir
vêtement d'homme
vêtement traditionnel
produit laitier
datte
datura
palmier
acacia
tomate
caravansérail
convoi en caravane
Touareg
Tribu Issebeten
Ag Amâyas, Meslay
Ag Muhammad al-Kheir, Sidi
Ag Sidi, Guemama
Ag Elhadj El Bekri El-Hadj, Ahmed
Ag Mohammed-Biska, Ahitarel
Ag Amellal, Attici
Ag Akhamuk ag Lhemma, Bey
Flatters, Paul (1832-1881)
Famille Karzika
noms des chefs des Kel Ahaggar
Barrère, Guy
1600-1699
1700-1799
1800-1899
première moitié du 20ème siècle

Date :
1964-12-20

Format :
1 bde
4,75 cm/s
37min

Langue :
arabe dialectal
tamahaq
ara
tmh

Couverture :
Idélès
23.82364
5.93306

Droits :
Contrat de dépôt et de diffusion signé avec Marceau Gast, le 19 décembre 2005, spécifiant les droits de conservation, d'archivage et de diffusion.
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation

Relation(s) :
Enquêtes orales dans l'Ahaggar

Type :
archives sonores
sound

Source :
4208

Citation

enquêteur : Gast, Marceau, informateur : Inconnu, et : Ag Abderrahmane, Kodebbi, “Conversation en arabe dialectal et parfois en tamahaq entre deux hommes âgés originaires du village d’Idélès, avec la participation de Marceau Gast à propos des premiers centres de cultures et des produits commercialisés de l’Ahaggar,” Portail du patrimoine oral, consulté le 23 novembre 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/116387.