Témoignage d’un ancien berger d’origine italienne pratiquant la transhumance en France jusqu’à la fin des années 1950

Auteur(s) :
enquêteur : Musset, Danielle
informateur : Bruna, Marius

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=10427
mmsh10427

Type :
archives sonores
sound

Description :
mots en provençal
L’informateur raconte la vie de berger qu’il a menée à partir des années 1920. Il est arrivé en France avec son père et ses frères d’Italie, de Sambucco, où ils exerçaient déjà comme bergers. Tout jeune, lors de ses premières transhumances en France, il était chargé de faire passer les voitures car il n’avait pas l’expérience pour diriger un troupeau. Il a, par la suite, dirigé des transhumances, principalement de moutons Mérinos, entre Saint-Martin-de-Crau et Sambucco jusqu’en 1957, date à laquelle il a arrêté le métier de berger. Il décrit à l’enquêtrice la route qu’il prenait, passant généralement par Manosque et Sisteron. Il emmenait les troupeaux avant l’été en montagne pour éviter la sécheresse des plaines. Les troupeaux partaient presque tous ensembles et l’informateur rencontrait souvent sur sa route d’autres bergers. Il décrit au cours de l’entretien son parcours professionnel, il a changé plusieurs fois d’employeurs avant de se mettre à son compte avec son frère en 1938. Les patrons le payaient une fois par an, le premier mai généralement. Lui et ses frères donnaient une bonne partie de leur salaire au père, qui avait acheté à crédit son troupeau de moutons. L’informateur a servi pendant la seconde guerre mondiale du côté français, car c’était une obligation pour lui s’il voulait rester en France. Il a du vendre son troupeau avant de partir pour le front où il a été fait prisonnier pendant plusieurs années. L’informateur explique que, dans la Crau, il a toujours été locataire des près, tandis que ceux des montagnes étaient prêtés dans le cadre d’une adjudication de la mairie, propriétaire du terrain. Il explique comment étaient constitués les troupeaux : Il pouvait y avoir 2000 ou 3000 bêtes, et une dizaine de chiens étaient emmenés pour les rassembler et les garder. Il a eu un grand nombre de chiens, et explique qu’il s’attachait à certains d’entre eux. Le troupeau était mené par des boucs de type “Rove”, indispensables pour la transhumance car ils pouvaient faire marcher les bêtes toute la journée, même fatiguées. Il y avait aussi une vingtaine de cadets au sein du troupeau. L’informateur ne partait pas tout seul, il employait d’autres bergers pour travailler avec lui. Il explique aussi comment s’y prendre pour faire sécher la viande et la saler afin de la manger lors des déplacements. Il parle aussi d'une coutume de berger consistant à écrire son nom sur les lieux visités au cours de la transhumance, comme sur une cabane ou un rocher. Il décrit la grosse cloche autour du coup des boucs, la sonnaille. Il la frottait sur le corps de l’animal afin qu’il se l’approprie. Quant aux sonnettes, plus petites, il les achetait à Arles. Elles n’étaient utilisées que sur les routes et étaient retirées une fois dans les montagnes. Les cadets quant à eux, avaient un pompon où était inscrit le nom du propriétaire. Il montre à l’enquêtrice plusieurs colliers et les décrit. L’informateur a arrêté son métier de berger car il devenait de plus en plus difficile de l’exercer, notamment avec l’augmentation du trafic routier. Il raconte d’ailleurs plusieurs histoires où il a perdu des bêtes à cause de véhicules. Il a vendu son troupeau et a acheté une ferme à Montlaux, où il cultive de la lavande et de l’estragon en autodidacte.

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
transhumance
élevage des ovins
mouton
berger
montagne
savoir sur les animaux
solidarité familiale
migration italienne
transmission familiale
travail avec les animaux
collier d'animal
relation homme-animal
travail des enfants
guerre de 1939-1945

Date :
1989-08-22

Format :
1 cass.
wave
1h 45min

Langue :
français
fre

Couverture :
Saint-Etienne-les-Orgues
44.04616
5.78131

Droits :
Contrat d'autorisation et de diffusion signé par l'informateur et l'enquêteur autorisant la diffusion en libre accès sur un réseau de partenaires.
Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation

Relation(s) :
Transhumance en Provence

Type :
archives sonores
sound

Source :
4422

Citation

enquêteur : Musset, Danielle et informateur : Bruna, Marius, “Témoignage d’un ancien berger d’origine italienne pratiquant la transhumance en France jusqu’à la fin des années 1950,” Portail du patrimoine oral, consulté le 23 novembre 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/116364.