Un ancien charbonnier des Alpes-de-Haute-Provence décrit la fabrication du charbon de bois avec la charbonnière et les difficultés du métier

Auteur(s) :
enquêteur : Musset, Danielle
informateur : Blanc, Marcel

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=10432
mmsh10432

Type :
archives sonores
sound

Description :
L’informateur a dirigé une équipe de charbonniers pendant plusieurs années durant la seconde moitié du XXe siècle. Exploitant forestier, il s’est mis à faire du charbon à la fin des années 1950 mais il a arrêté au bout de quelques années car l’activité était peu rentable. La fabrication du charbon est longue et demande beaucoup d’efforts, il faut 100 tonnes de bois pour produire 22 tonnes de charbon. Il employait une équipe d’Italiens, venant de Trieste, qu’il payait au poids de charbon produit. Il ne pouvait les embaucher pour une longue durée (emplois saisonniers); malgré leurs compétences et le fait qu’ils étaient bien vus de la population locale. L’informateur détaille les opérations pour la fabrication du charbon de bois. Il faut d’abord abattre le bois, le débarder et trouver une grande surface plate pour monter les meules. Les charbonnières sont composées de grosses branches au centre, et de branches plus fines et très serrées au sommet de la meule, la “charbonnette”. Une fois allumée, on recouvre la meule d’une sorte de terre (la “mite”), sauf en son sommet car il faut que le feu prenne bien au sein de la meule. Le sommet est ensuite bouché mais on y fait des trous afin que le feu ne s’étouffe pas. Chaque meule est montée et entretenue jour et nuit par une équipe de huit personnes, brûlant pendant près d’un mois. Une fois les meules cuites on sort le charbon retenu à l’intérieur et on les bouche afin que le feu ne reprenne pas. Pour toutes ces opérations on utilise des pelles, des sacs (“couffes”), des râteaux en bois, des seaux, et des traîneaux pour transporter le bois. L'informateur vendait son charbon de bois au groupe industriel Péchiney, qui en faisait aussi du charbon de minerais, du carbure et même du mâchefer expédié en Angleterre pour les coques d’avions (métal très léger et résistant). Il avoue avoir souffert de la concurrence espagnole, qui aurait même fait selon lui des charbonnières en longueur. Aujourd’hui ses enfants ont repris ses scieries.

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
charbonnier
four à charbon
bois
rapport travailleur étranger et population locale
migration italienne
fabrication d'énergie
bûcheron
Pechiney
guerre de 1939-1945

Date :
1992-11-04

Format :
1 cass.
51min

Langue :
français
fre

Couverture :
Les Omergues
44.17189
5.60835

Droits :
Contrat d'autorisation et de diffusion signé par l'informateur et l'enquêteur autorisant la diffusion en libre accès sur un réseau de partenaires.
Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation

Relation(s) :
Témoignages sur le processus de fabrication des charbonnières et du charbon dans les Alpes-de-Haute-Provence et sur la vie quotidienne d'alors

Type :
archives sonores
sound

Source :
4426

Citation

enquêteur : Musset, Danielle et informateur : Blanc, Marcel, “Un ancien charbonnier des Alpes-de-Haute-Provence décrit la fabrication du charbon de bois avec la charbonnière et les difficultés du métier,” Portail du patrimoine oral, consulté le 26 avril 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/116363.