Deux femmes évoquent le travail dans un cassoir et l’évolution de l’économie de l’amande
Auteur(s) :
enquêteur : Martel, Claude
informateur : Charabot, Laurence
informateur : Gradian, Madeleine
Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=10535
mmsh10535
Type :
archives sonores
sound
Description :
Vocabulaire provençal et chants.
L’enquêtrice s’entretient avec deux anciennes casseuses d’amandes dans le cadre d’enquêtes sur les cassoirs en Haute-Provence. Ces deux femmes ont reconstitué lors d’une fête au village la scène de dégovage des amandes (retirer la coque verte). Cette opération se déroulait à l’époque à la maison, le soir après le souper. Les informatrices citent plusieurs espèces d’amandes (dont la “sorbière”, la “fourcouronne”, etc.) ainsi que plusieurs espèces d’amandes fines gardées pour la consommation personnelle (“princesse”, “pistache”, etc.). Quant aux amandes amères, elles étaient gardées pour les pâtissiers. Le négociant les revendait notamment à Aix-en-Provence pour la fabrication des calissons. Les deux femmes abordent le travail au cassoir. Elles y allaient surtout l’hiver, où l’on cassait les amandes de l’année précédente. Elles étaient une vingtaine, toutes des femmes, installées autour de grandes tables et cassant les amandes sur leurs genoux à l’aide d’une pierre. Les amandes étaient ensuite déposées dans de gros sacs et elles étaient payées au nombre de sac (environ 6 francs par sac). Pour faire un sac, il fallait compter un jour de travail à casser les amandes et un jour de tri. Sont arrivées ensuite les machines qui cassaient les amandes. Les femmes ne s’occupaient alors plus que du tri. Le fer sur lequel elles cassaient les amandes était personnel et il était gravé du nom de son propriétaire, et parfois des initiales du fiancé. Gravé par le forgeron, il pouvait se transmettre par filiation. Elles abordent ensuite le cassage à la maison qui se pratiquait à Valensole. Parfois aidées du mari, elles cassaient et triaient des sacs remis par un commerçant. Ce travail permettait un petit revenu supplémentaire. C’est avec l’arrivée des moissonneuses-batteuses dans les années 1950-1960 que les amandiers ont commencé à être arrachés dans la région. Plantés un peu partout, ils gênaient au passage de la machine. C’est à la même période que l’on a commencé à planter du blé et de la lavande au plateau de Valensole où l’on trouvait beaucoup d’amandiers. Les cassoirs ont commencé à disparaître, réaménagés en maison ou en entrepôts. Les deux femmes abordent ensuite la bonne ambiance au sein du cassoir. Les femmes chantaient en français et en occitan, sifflaient, parlaient, ou faisaient des devinettes. L’un des informatrices chante alors un chant que les femmes avaient inventé au cassoir à la toute fin des années 1910, et s’en souvient parfaitement. Les femmes mariées ne travaillaient plus au cassoir car elles aidaient le mari à la ferme. Ce n’était pas non plus un travail d’hommes, les jeunes faisaient d’autres travaux comme la maçonnerie. Il y avait au sein du cassoir une contremaîtresse qui s’occupait de l’ordre et de la propreté. A la fin de l’enregistrement, les informatrices abordent quelques confiseries faites avec les amandes, et chantent quelques extraits de chansons en provençal.
Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
amande
amandier
évolution des techniques
travail des femmes
travail précaire
cassoir
rapport au travail
mutation du paysage
variété d'amandes
unité de mesure
préparation des amandes
Maillet (Monsieur)
chanson de métier
Date :
1991-10-15
Format :
1 cass. audio stéréo
wave
1h 02min
Langue :
français
fre
Couverture :
Valensole
43.83799
5.98323
Droits :
Autorisation pour la diffusion de l’entretien en ligne.
Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation
Relation(s) :
Amandiers, amandes et cassoirs en Haute-Provence
Type :
archives sonores
sound
Source :
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