Un père jésuite, préhistorien et spécialiste de l’histoire de l’Islam, fait le récit de la présence de la Compagnie de Jésus au Liban jusqu'en 1975

Auteur(s) :
enquêteur : Métral, Jean
enquêteur : Métral, Françoise
informateur : Hours, Francis

Editeur :
Phonothèque de la Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=11880
mmsh11880

Type :
archives sonores
Sound

Description :
Au moment de l'enregistrement en 1975, l'informateur signale avoir une bonne maîtrise de la langue arabe.
L’entretien prend la forme d'une discussion libre sur l'histoire de la présence jésuite au Moyen-Orient, sur son lien à la colonisation et sur les hiérarchies sociales libanaises. Il n'y a pas d'indication biographique précise sur l'informateur. L’homme est jésuite, son grand-père était un ami intime du père de Foucaud et il a d'ailleurs conservé toute la correspondance entre les deux hommes. Il s'exprime, tout d'abord, sur les valeurs des jésuites qui ont toujours œuvré pour la langue arabe, leur projet apostolique passant par la langue vernaculaire. Il évoque ensuite la tradition constante et consciente des jésuites de s’adresser à l’élite car la Compagnie considère que son action est plus efficace lorsqu'elle agit sur la population qui détient le pouvoir. L'informateur cite beaucoup d’anecdotes à propos des différents ambassadeurs, de l’université Saint-Joseph et aborde la différence entre les mandats libanais et syriens, en citant les fondations jésuites à Alep, à Homs, à Damas, à Tartous et chez les Alaouites. Le père jésuite retrace alors l’histoire des jésuites sur une quarantaine d’années, en expliquant, notamment, le procédé de recrutement des Libanais dans l’ordre, entre les frères (issus de la partie défavorisée de la population ) et les pères (issus de grandes familles). Les figures décisives chez les jésuites sont évoquées avec “l’équipe de l’arabe” et la gouvernance avec les pères De Bonneville, Bonnet-Eymart. Il aborde aussi la notoriété du général de Gaulle considéré comme un grand homme par les arabes musulmans et explique que les jésuites ont été du côté de Vichy par tradition bien-pensante, patriotique. L’informateur narre, à ce propos, la visite du général, en visite à l’université, qui ne trouva aucun enseignant ni élève car ceux-ci avaient obéi à l’ordre des pères De Bonneville et Chanteur qui voulaient saboter sa venue. Ces deux derniers furent d’ailleurs envoyés en exil en Egypte et ne revinrent jamais au Liban. Toutefois, ils ont laissé en héritage, l’idée d’un Proche-Orient indépendant et responsable de lui-même tout en considérant le Liban et la langue arabe comme une tête de pont pour diffuser le christianisme dans le monde arabe. L'informateur raconte également la période du mandat du Général Gouraud qui prenait ses décisions en fonction de ce que disait le père Chanteur. Le panache, le paraître lui semblent être des notions importantes dans l'histoire des jésuites et il donne en exemple la construction de l’église de Jamhour. Si le déclin de la chrétienté au Liban est lié, selon lui, à celui qui se vit dans les autres pays, Les jésuites se sont appuyés sur des élites qui se sont montrées finalement perméables à l'appât du gain et leur rejet de la part des Libanais s'est fait ressentir surtout entre 1940 et 1950. En 1975, il voit une situation plus complexe, car les Libanais voudraient être autonomes mais sont, par ailleurs, en demande d'aide. Il évoque à ce sujet, l'exemple de l'U.S.J où les jésuites ne peuvent plus y avoir un vrai rôle car l'université est devenue le symbole d’une ère révolue, de la fin de l’action missionnaire et les institutions religieuses catholiques sont en pleine mutation. Par ailleurs, la structure sur laquelle vivent les jésuites est figée par manque de moyens financiers et d'idéal. L’informateur pense que les Libanais doivent prendre leur destinée en main et le concept du Liban phénicien (ni chrétien, ni musulman) émergeant en 1970 est le reflet de cette évolution indispensable aux yeux du père jésuite.

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
institution religieuse catholique
christianisme
élite
relation religieux-politique
transmission de la religion
mission
communauté libanaise
identité collective
domination culturelle
jésuite
politique éducative
arabisant
École Supérieure des Lettres de Beyrouth
François 1er (1494-1547)
Napoléon III
De Gaulle, Charles
Collège Notre-Dame de Jamour de Beyrouth
père de Foucault, Charles (1858-1916)
Eddé, Emile (1883-1949)
Gemayel, Pierre (1905-1984)
père Hours, Francis (1921-1987)
père de Bonneville, Christophe (1888-1947)
père Chanteur, Claudius (1865-1949)
Université Saint-Joseph de Beyrouth
père Bonnet-Eymard, Jacques (1902-1994)
Alliance franco-ottomane en 1536
Mandat français sur la Syrie et le Liban

Date :
1975-01

Format :
1 bde
1h 38min

Langue :
français
fre

Couverture :
Beyrouth
N33°53'20''
E35°29'39''

Droits :
Contrat de dépôt signé avec la déposante. Recherche des ayants droit en cours.
Consultable sur autorisation

Relation(s) :
Les français au Liban depuis 1945, une minorité allogène

Type :
archives sonores
Sound

Source :
4381

Citation

enquêteur : Métral, Jean, enquêteur : Métral, Françoise, et informateur : Hours, Francis, “Un père jésuite, préhistorien et spécialiste de l’histoire de l’Islam, fait le récit de la présence de la Compagnie de Jésus au Liban jusqu'en 1975,” Portail du patrimoine oral, consulté le 23 avril 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/121429.