Une étudiante en sociologie à l'École supérieure des Lettres de Beyrouth de 22 ans, fait le récit en 1975 de sa vie d’expatriée

Auteur(s) :
enquêteur : Métral, Jean
enquêteur : Métral, Françoise
informateur : De Calbiac, Chantal

Editeur :
Phonothèque de la Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=11853
mmsh11853

Type :
archives sonores
Sound

Description :
Au moment de l'enregistrement en 1975, l'informatrice dit comprendre couramment l'arabe, sans le parler
L’étudiante est née le 12 décembre 1953 à Saïgon. Son père est directeur de banque à Beyrouth tandis que sa mère est mère au foyer. Elle a vécu une jeunesse d’expatriée, au Vietnam où elle est née, au Cambodge et enfin à Beyrouth, au Liban, où elle est arrivée à l’âge de 12 ans et demi, en 1966. Progressivement, la femme confie un fort attachement pour le Liban, jusqu’au point de se dire elle-même beyrouthine. Dès son arrivée, l'informatrice a bénéficié d’un confort matériel certain. Après son baccalauréat au lycée franco-libanais (cursus francophone), elle s’est d’abord inscrite en histoire à l'École supérieure des lettres (ou ESL, privée et francophone), ensuite elle s’est réorientée vers l’American University in Beirut (privée et anglophone) où elle s’est inscrite en journalisme, puis elle a renoncé et s’est finalement réinscrite à l’ESL, en sociologie. Elle n'a pas d'ambition professionnelle particulière à l'issue de son cursus, mais elle profite de son temps libre qu'elle répartit entre une vie amicale intense, les livres d'art, la danse et la peinture. La femme est interrogée sur ses fréquentations depuis son arrivée au Liban. Elle compte au moment de l’enregistrement, environ une dizaine d’amis libanais, étudiants ou enseignants. Avec eux, elle sort, elle joue et elle voyage dans les pays du Moyen-Orient. Elle estime avoir la belle vie à Beyrouth. Interrogée davantage sur ses relations sociales, il en ressort que, de manière générale, la confession comme la nationalité ne sont pas des obstacles à ses relations sociales. L’étudiante explique qu’il peut exister une animosité à l’égard des Français, même si elle n’a jamais eu à en pâtir personnellement. Elle se montre très critique à l’égard des Français, qu’il s’agisse du personnel des ambassades comme des expatriés, mêmes parfois ceux les plus “adaptés” car ils peuvent parfois être méprisants envers les Libanais. Elle cite l’exemple de ses parents. Elle compare le comportement des expatriés français au Liban avec celui au Cambodge, beaucoup plus marqué. Élevée à l'étranger, elle ne souhaite pas aller en France à l'issue de ses études. Elle n'y a en effet aucun lien affectif. Quant aux différences de comportements entre Orientaux et Occidentaux, sur lesquelles l'interroge le chercheur, la femme insiste plutôt sur le fait qu’elle a vraiment reçu la même éducation culturelle que ses amis libanais. Interrogée sur les relations entre hommes et femmes à Beyrouth, l’étudiante explique être à l'aise dans son cercle amical. Elle reconnaît fréquenter un jeune homme libanais qu'elle désire épouser à l'issue de ses études, malgré la probable réticence de sa famille à une telle union, à cause d'un « état d'esprit colonial ». Vers la fin de l’entretien, l’étudiante qui confie avoir été élevée d’une manière assez stricte, explique être encore dépendante de ses parents pour le logement et l'argent de poche mais aussi de ses amis masculins pour les sorties.

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
francophonie
élite
rapport travailleur étranger et population locale
représentation de la France
étudiant
jeunesse
intégration culturelle
relation homme-femme
communauté culturelle
scolarité
École Supérieure des Lettres de Beyrouth
Université Américaine de Beyrouth

Date :
1975-01

Format :
1 bde
1h 06min

Langue :
français
fre

Couverture :
Beyrouth
N33°53'20''
E35°29'39''

Droits :
Contrat signé avec la déposante. Recherche des ayants droit en cours.
Consultable sur autorisation

Relation(s) :
Les français au Liban depuis 1945, une minorité allogène

Type :
archives sonores
Sound

Source :
4380

Citation

enquêteur : Métral, Jean, enquêteur : Métral, Françoise, et informateur : De Calbiac, Chantal, “Une étudiante en sociologie à l'École supérieure des Lettres de Beyrouth de 22 ans, fait le récit en 1975 de sa vie d’expatriée,” Portail du patrimoine oral, consulté le 16 avril 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/120265.