Témoignage du meunier des Grands Moulin Storione en poste depuis 1998, à propos de la transmission des savoir-faire et de l'attachement à son métier

Auteur(s) :
commanditaire : AD 13
auteur personne morale : Paroles Vives
enquêteur : Maniaval, Elodie
informateur : 1414

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=12098
mmsh12098

Type :
archives sonores
Sound

Description :
L'informateur est âgé de 43 ans. Né à Rognac, il rentre aux Grands Moulins Storione en 1998 en faisant une candidature spontanée. Par sa formation en maintenance industrielle, il occupe dès son arrivée dans l'entreprise le poste de conducteur process, ou plus exactement celui de meunier. Il explique que l'on travaille toujours en binôme, lui a débuté en tant qu'accompagnant pendant 2 ans et il est devenu par la suite chef de quart (1 min). Il a été formé sur le tas et parle de la transmission des savoir-faire par les anciens. L'apprentissage de la meunerie se fait néanmoins tout au long de la carrière car le blé est une matière vivante, qui varie selon les saisons, ce qui nécessite des remises en questions perpétuelles (4 min). Au cours de sa carrière, il a dû également apprendre de nouveaux outils pour améliorer le processus de transformation, même si celui-ci ne change pas au fil du temps, il s'agit d'arriver à une meilleure optimisation (7 min). Il parle ensuite de l'importance du travail d'observation dans son métier pour arriver à être autonome (12 min). Il raconte comment lui, à son tour, a transmis la connaissance qu'il a accumulée pour former son accompagnant, les méthodes de travail qu'il a mises en place. Pour lui, bien former passe tout d'abord par aimer son métier (15 min). Il évoque la noblesse de son travail, la valeur qu’il peut représenter pour les français (20 min). L'informateur parle ensuite de l'évolution de son métier par la robotisation mais insiste sur le travail manuel du meunier qui reste encore présent car c'est en mettant tous ses sens en éveil qu'il comprend les réglages qu'il faut faire (22 min). Il en vient à détailler le process pour obtenir de la farine en décrivant les différents appareils utilisés, le but étant de séparer les trois parties qui composent le blé en faisant le maximum de farine (26 min). Le vocabulaire technique associé aux étapes de la transformation est énuméré, ainsi que les étages du moulin qui correspondent chacun à une étape (33 min). Il parle ensuite des différentes utilisations qui sont faites du germe de blé et du son, qui résultent de la production de la farine (36 min). L'entretien s'oriente sur l'autonomisation du moulin qui a aidé à résoudre les problèmes rencontrés lors du démarrage du moulin et a ainsi fait gagner du temps dans le lancement du process de fabrication. Il raconte alors comment étaient démarrées les machines avant l'automatisation (39 min). L'informatique a aussi facilité le travail en permettant un compte-rendu instantané de la fabrication, par une retranscription des données en pourcentage qui permettent de voir s'il y a une déviation. Malgré tout, il est primordial d'avoir des bases techniques et de savoir mobiliser ses sens (48 min). Il évoque le plaisir qu'il a à exercer son métier car par son travail, il rend accessible un produit aux gens. Il continue en abordant les aspects qu'il préfère dans sa profession (52 min) et ceux qui sont plus difficiles, comme les horaires de travail (57 min). L'informateur aborde par la suite les relations de travail et le rôle important qu'a joué le CE dans l'interconnaissance des employés qui sont au nombre de 100. Il explique aussi le système de passation avec les équipes de relève, où des consignes sont remises à chaque relève pour assurer le bon fonctionnement du moulin (59 min). Il évoque les restructurations qu'il a connues depuis le rachat de l'entreprise par le groupe Nutrixo en 2003 et témoigne de son expérience dans un autre moulin du groupe, qui avait alors besoin de son savoir-faire. Les nombreuses filiales du groupe sont abordées (1 h 04 min). L'informateur revient alors sur le contexte de l'entreprise au moment de son embauche, qui appartenait en ce temps-là au groupe Champagne-Céréales. Il témoigne de l'esprit familial qui existait, contrairement à aujourd'hui, où elle a tendance à s'effacer malgré le fait que le directeur de site soit issu de chez Storione (1 h 09 min). À la fin de l'entretien, il relate un fait marquant dans sa carrière lorsqu'il a assisté à la transmission du savoir de l'ancien meunier envers son chef de quart ; ce qui s'est matérialisé par la passation d'une spatule vue comme un passage de témoin, la spatule étant un de leurs outils de travail (1 h 14 min). Enfin, il insiste sur la dénomination de son métier, préférant meunier à chef de quart car il souhaite mettre en avant la beauté de son métier (1 h 17 min).

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
transmission d'un savoir
apprentissage
relation de travail
relation jeunesse-vieillesse
carrière professionnelle
condition de travail
progrès
évolution du métier
attachement au travail
farine
meunier
années 2000

Date :
2015-12-03

Format :
1 carte SD, 44khz/16bits
1h 19min

Langue :
français
fre

Couverture :
Marseille

Droits :
Signature d'un contrat avec l'informateur et d'une convention entre les AD13, Paroles Vives, et la MMSH spécifiant les droits d'utilisation pour tous les partis.
Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée

Relation(s) :
Une histoire sociale du territoire à travers les mémoires orales des industries à Marseille

Type :
archives sonores
Sound

Source :
5161

Citation

commanditaire : AD 13 et al., “Témoignage du meunier des Grands Moulin Storione en poste depuis 1998, à propos de la transmission des savoir-faire et de l'attachement à son métier,” Portail du patrimoine oral, consulté le 24 avril 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/119990.