Témoignage du fils de Pierre Terrin à propos de sa découverte des métiers de la réparation navale dans les années 1970 et de la politique sociale de la Société Provencale des Ateliers Terrin

Auteur(s) :
commanditaire : AD 13
auteur personne morale : Paroles Vives
enquêteur : Maniaval, Elodie
informateur : Terrin, Bruno

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=12081
mmsh12081

Type :
archives sonores
Sound

Description :
L'informateur est le fils de Pierre Terrin, né en 1953 à Marseille, il a fait trois stages au sein de l'entreprise familiale et un premier dans une entreprise de sous-traitance. Il commence par détailler ce premier stage de trois semaines, réalisé à l'âge de 18 ans dans une société qui s'occupait du carénage et du nettoyage des bateaux. Il explique qu'il s'était donné un nom d'emprunt afin d'être considéré comme un ouvrier lambda. Ce stage lui a permis de découvrir le monde de la réparation navale sous un angle différent. Il raconte avoir été frappé par la qualité des relations entre le personnel (1 min). Le deuxième stage qu'il réalisa était dans la mécanique, en tant qu'ajusteur, dans l'entreprise familiale. Il raconte alors qu'il était amené à rentrer dans les moteurs cathédrales. Il témoigne du grand niveau de compétences qu'il a pu observer (4 min). Pour son troisième stage, il a occupé la fonction de secrétaire de bord, il relevait les travaux qu'il y avait à faire pour les transmettre aux travailleurs de nuit et de jour. Par ce stage, il a connu les différents métiers de la réparation navale, ce qui était très important pour pouvoir par la suite diriger l'entreprise (6 min). Le dernier stage s'est déroulé dans un bureau d'étude, il avait pour tâche de reprendre et redessiner des pièces à partir de différents plans. Il a alors perçu les relations étroites du bureau d'étude avec le bord (9 min). L'informateur évoque ensuite la politique sociale mise en place par l'entreprise qui amenait les employés à se voir en dehors des temps de travail et ainsi créaient des liens d'amitié (11 min). L'entretien s'oriente ensuite sur son parcours scolaire, il évoque sa formation dans une école d'ingénieurs à Genève dans le but de rentrer dans le groupe familial. Pour lui, c'était une passion de travailler dans la réparation navale, il n'a jamais ressenti de pression familiale pour reprendre la suite (13 min). Il revient alors sur les stages qu'il a fait, leur importance pour lui dans l'apprentissage des bases de la réparation navale. Sa préférence allait pour le travail à bord plutôt qu'à l'atelier (16 min). Il parle de l'apprentissage sur le tas, de savoir-faire qui ne peuvent être acquis à l'école d'ingénieurs. Toutefois, une école de formation interne à l'entreprise existait, il s'agissait de cours du soir qui pouvaient permettre aux ouvriers de monter en échelons (19 min). Il renseigne aussi sur la formation des diables rouges, un service de sécurité mis en place par son père (24 min). Il évoque ensuite certains souvenirs qui attestent de la quantité de travail qu'il y avait dans la société dans le début des années 60. Il parle des métiers qu'il a eu la chance de voir et qui n'existent plus aujourd'hui et en vient à parler des innovations qu'il a pu observer pendant les 5 années où il a effectué ses stages (30 min). Il aborde par la suite le gigantisme des bateaux et les adaptations qui en ont découlé, notamment la création de la forme 10, l'installation de nouveaux moteurs (40 min). Il parle du traitement des coques qui n'a plus rien à voir aujourd'hui en comparaison à ce qu'il a connu dans son premier stage. La numérisation a facilité les choses pour l'application des plans de bateaux même si une certaine connaissance s'est malheureusement perdue (43 min). Les conditions de travail sont ensuite abordées, en particulier les horaires de travail (49 min). L’informateur décrit les relations qu'il entretenait avec les autres employés et parle de l'image qu'ils avaient de la société Terrin. Il évoque les relations de son père avec le personnel de l'entreprise, n'importe quel employé pouvait venir lui parler chaque matin à son arrivée, sans avoir besoin de prendre un rendez-vous. Il atteste alors du climat social très ouvert (52 min). Il aborde le rapprochement de Groignard avec Terrin qui a amené une certaine rivalité entre les employés, notamment au niveau des chefs d'équipe (1 h). Il parle de cette fusion qu'il voit comme celle de trop et met en avant les différents éléments qui ont entraînés la fermeture de la société (1 h 06 min). Il revient ensuite sur les différentes fusions qui ont permis au groupe de rassembler 13 entreprises en son sein et de reprendre les compétences de chacune. De cette manière, la société avait un département électricité, pneumatique, hydraulique, microélectronique, régulation, menuiserie, aluminium (1 h 12 min). Il témoigne du déclin de l'entreprise qui a duré deux années, période durant laquelle son père n'avait plus de pouvoir de décision. Le climat familial s'en est trouvé tendu et l'informateur dût se résigner à ne pas rentrer dans le groupe (1 h 14 min). Le plan social qui avait été mis en place par son père est développé : les voyages à l'étranger pour des visites d'entreprise, le complexe sportif à Septèmes-les-Vallons, la station de ski à Montclar, l'école de voile à l'Estaque. Il dit que l'épanouissement par le sport était très important pour son père (1 h 17 min). Enfin, le lien entre le territoire et l'entreprise est abordé. L'informateur explique d'une part que le développement de Fos-sur-Mer est en partie dû à son père et que d'autre part, il a aidé le personnel à se loger en mettant en place le 1 % logement. Il renseigne aussi sur les logements sociaux des Abattoirs, habités par de nombreux employés de la Société Provençale des Ateliers Terrin (1 h 25 min). Il raconte aussi les divers commerces qui dépendaient du travail du port et les nombreuses entreprises sous-traitantes qui vivaient derrière Terrin (1 h 32 min). Aujourd'hui, l'informateur se dit nostalgique, il parle d'une entreprise qui restera remarquable et imagine comment l'entreprise aurait pu perdurer (1 h 35 min).

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
paternalisme d'entreprise
cessation d'activité
entreprise en difficulté
évolution du métier
progrès
condition de travail
horaire de travail
relation maître-serviteur
chantier naval
relation de travail
apprentissage
transmission d'un savoir
croissance de l'entreprise
entreprise familiale
transmission familiale
Terrin
années 1960
années 1970

Date :
2015-11-03

Format :
1 carte SD, 44khz/16bits
1h 40min

Langue :
français
fre

Couverture :
Marseille

Droits :
Signature d'un contrat avec l'informateur et d'une convention entre les AD13, Paroles Vives, et la MMSH spécifiant les droits d'utilisation pour tous les partis.
Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée

Relation(s) :
Une histoire sociale du territoire à travers les mémoires orales des industries à Marseille

Type :
archives sonores
Sound

Source :
5146

Citation

commanditaire : AD 13 et al., “Témoignage du fils de Pierre Terrin à propos de sa découverte des métiers de la réparation navale dans les années 1970 et de la politique sociale de la Société Provencale des Ateliers Terrin,” Portail du patrimoine oral, consulté le 20 avril 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/119972.