Parcours d'un harki qui témoigne sur la complexité d'une double identité culturelle
Auteur(s) :
enquêteur : Mathias, Grégor
informateur : 0801
Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=6698
mmsh6698
Type :
archives sonores
sound
Description :
L'informateur rit à plusieurs reprises pour cacher son malaise.
D'origine kabyle, l'informateur appartient à une famille d'anciens combattants. Il s'engage pour l'Indochine suite à une déception amoureuse et influencé par les affiches publicitaires de l'armée. C'est au sein des troupes militaires qu'il prend conscience pour la première fois de sa différence culturelle, et qu'il découvre selon ses propres termes qu'il est un "Français de deuxième zone". Digressions sur les stéréotypes culturels, et sa scolarité française avec le fameux "nos ancêtres les Gaulois". De retour en Algérie en 1954, il reçoit alors des propositions de membres du FLN qui sont pour la plupart d'anciens combattants d'Indochine. Il décide finalement de s'engager comme ATO (agent temporaire occasionnel) des renseignements sous couverture d'un emploi de chauffeur de taxi à Alger. En 1957 il est menacé et s'enfuit à Paris où il infiltre le milieu du FLN pour les renseignements généraux. Il réussit tellement bien sa mission qu'il devient adjoint au contrôleur financier du FLN. Début 58, il rentre en Algérie avec sa femme. Il travaille alors comme harki de renseignements et sert d'interprète pour des interrogatoires plus que poussés. Fin 1959, il est recruté comme policier auxiliaire à Paris pour faire diminuer l'influence du FLN dans le treizième arrondissement. Suite à une arrestation où sa parole est mise en doute, il démissione et repart en Algérie. Il terminera la guerre comme attaché civil à la SAU de la haute Casbah d'Alger. Fin 1961 il disparaît de la circulation et refuse de dire ce qui lui est arrivé. L'informateur ne regrette pas son engagement mais ne souhaite pas léguer sa "harkité" selon ses propres termes à ses enfants. Il termine l'enquête sur une sorte de testament où il accuse certains officiers français d'avoir lâchement abandonné les harkis qui travaillaient sous leurs ordres.
Sujet(s) :
enquête
récit de vie
harki
histoire familiale
sentiment d'appartenance
identité culturelle
identité individuelle
communauté arabe
communauté pied-noire
espionnage
ancien combattant
scolarité
Front de Libération Nationale
Mouvement National Algérien
Section Administrative Urbaine
guerre d'Algérie
guerre d'Indochine
Indochine française
Date :
1998-02-26
Format :
2 cass.
1h 37 min
Langue :
français
fre
Couverture :
Mantes-La-Jolie
48°59'25.28''N
1°43'9.71''E
Droits :
Mathias, Grégor, enquêtes réalisées dans le cadre d'une convention entre l'Université de Provence et l'Association des Anciens des Affaires Algériennes. Pour toute utilisation du corpus, il conviendra de contacter M. Mathias par l'intermédiare de la Phonothèque de la MMSH.
Consultable sur autorisation
Relation(s) :
Récit de vie de Harkis
Type :
archives sonores
sound
Source :
638