La fille du propriétaire d’une fabrique de lutherie de Mirecourt dresse le portrait de la profession et de l’entreprise familiale

Auteur(s) :
enquêteur : Claudot-Hawad, Hélène
photogr. : Lesaing, Bernard
informateur : Laberte, Cécile (1905-1999)

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=9815
mmsh9815

Type :
archives sonores
sound

Description :
Hélène Claudot-Hawad, ethnologue et descendante d’une famille de luthiers, a mené plusieurs entretiens sur ce métier entre 1981 et 1993. En 1982, elle s’est rendue dans leur ville d’origine et capitale de la lutherie, Mirecourt, et elle y a rencontré des anciens du métier, ainsi que leurs proches. Le témoin, Cécile Laberte, est une descendante de la maison Laberte. L'atelier Laberte a été fondé à Mirecourt en 1780 et la fabrique a été développée par Auguste Laberte (1849-1929) en 1870. C. Laberte évoque, sans suivre de chronologie, le fonctionnement et les évolutions de la fabrique familiale au cours du XXe siècle. Durant tout l’entretien, elle présente les photographies de l’histoire de la fabrique. Son grand-père, Auguste Laberte, travaillait avec sa femme, qui s’occupait de la comptabilité. Il a transformé l’atelier en usine avant 1900 et a créé un prix pour encourager le beau travail de lutherie artisanale. Le père de Cécile Laberte, Marc Laberte, suit un apprentissage de lutherie pendant trois ans chez Poirson (surnommé le "Roi de Rome"), mais ne pratiquera jamais le métier, il reprend l’affaire familiale et s’occupe de la commercialisation. Il en est de même pour le fils de Marc Laberte, Philippe, frère de Cécile, qui ferason apprentissage chez Camille Poirson (fils du luthier qui a formé son père), mais n’exercera pas en tant qu’artisan. En plein essor de l’atelier au lendemain de la première guerre mondiale, il s’associe à Magnié, chacun assumant un rôle particulier dans l’entreprise. L’usine compte alors une quinzaine d’apprentis et les bâtiments sont composés de hangars de 70 mètres de long pour faire sécher le bois. La Maison traite le bois (séchage, scierie), réalise des instruments manufacturés (destinés à l’étude) : violons, alti, violoncelles, contrebasses, mandolines, guitares, les accessoires nécessaires à la pratique et à l’usage des instrument (étuis...). Des représentants travaillent à l’exportation de la production à travers le monde. A côté de l’activité principale, Marc Laberte possède un atelier artisanal (pour les beaux instruments fabriqués à l’ancienne) et Fourier Magnié développe (jusqu’en 1940) la fabrication de phonographes. En 1925, la ville de Mirecourt compte, dans le domaine de la lutherie, trois fabriques (la Maison Laberte, la Maison Thibouville Lamy, la Maison Couesnon) et une multitude d’artisans. Les luthiers sont connus pour porter des surnoms, et aussi pour la défense de leurs secrets de fabrication. La Maison Laberte essuiera deux crises économiques. Durant celle des années 1930, les luthiers de Mirecourt changent de métier, voire de ville. Cela entraîne la fin de la traditionnelle succession familiale dans les ateliers. Cécile Laberte finit par liquider la Maison en 1972. Les femmes également travaillaient pour la lutherie (à domicile ou à l’usine), elles polissaient, vernissaient et garnissaient les étuis. La fin de l’entretien reprend quelques thèmes abordés par Hélène Claudot-Hawad avec les autres témoins de l’enquête (la transmission du métier, la vie des ateliers, les rapports patrons-ouvriers..). La charte des Luthiers date du 15 mai 1732, elle précise que les luthiers doivent honorer leur patronne, sainte-Cécile, le 22 novembre, cette date marque toujours à Mirecourt la fête de la profession.

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
pratique des surnoms
lutherie
apprentissage
évolution des techniques
évolution des pratiques culturelles
communauté ouvrière
fabrication d'instrument de musique
relation de travail
relation entre classes sociales
regard sur la société
fête de métier
travail des femmes
entreprise familiale
secret de fabrication
mobilité géographique
artisanat du bois
scierie
entreprise en difficulté
histoire de l'entreprise
Laberte, Auguste (1849-1929)
Magnié, Fourrier (1868-1946)
Claudot, Pierre, dit le Pézot (1906-1996)
Eulry, Jean (1907-1986)
Mamlok, MIchel (1971-1946)
Laberte, Marc (1880-1963)
Poirson, Jules dit Le-Roi-de-Rome
Boulanger, Pierre-Eugène (1864-1940)
Mougenot, Léon (1874-1954) dit Le-Quinze-Grammes
Claudot, Albert (1899-1980)
Schmitt, Jean-Frédéric (1937- 2012)
Laberte, Philippe (1906-1969)
Cognier, Jean-Philippe (1955- )
Pagès, Jean-Jacques (1947- )
Maucotel, Eugène (1893-1947)
Somny, Victor-Emile (1875-sd)
guerre de 1914-1918
guerre de 1939-1945

Date :
1982-06

Format :
1 cass.
1h 25min

Langue :
français
fre

Couverture :
Mirecourt
48°18'7.83"N
6° 8'1.91"E

Droits :
Un contrat de dépôt a été signé entre l’enquêtrice et la MMSH spécifiant les droits de conservation, d'archivage et de diffusion. Pour des raisons éthiques et juridiques une partie des échanges a été retranchée du fichier en ligne. La consultation de l'enquête dans son intégrité se fait sur place, à la phonothèque de la MMSH (Aix-en-Provence), sur demande motivée.
Extrait en ligne et réutilisation non commerciale autorisée
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation

Relation(s) :
Enquête ethnologique sur les luthiers de Mirecourt (Lorraine)

Type :
archives sonores
sound

Source :
3491

Citation

enquêteur : Claudot-Hawad, Hélène, photogr. : Lesaing, Bernard, et informateur : Laberte, Cécile (1905-1999), “La fille du propriétaire d’une fabrique de lutherie de Mirecourt dresse le portrait de la profession et de l’entreprise familiale,” Portail du patrimoine oral, consulté le 26 avril 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/116741.