Un luthier fait un récit amer de sa vie professionnelle depuis son apprentissage en 1916, jusqu’à sa retraite

Auteur(s) :
enquêteur : Claudot-Hawad, Hélène
photogr. : Lesaing, Bernard
informateur : Enel, Pierre dit ''Le Pointu'' (1903-1984)

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=9816
mmsh9816

Type :
archives sonores
sound

Description :
Hélène Claudot-Hawad, ethnologue et descendante d’une famille de luthiers, a mené plusieurs entretiens sur ce métier et s’est rendue dans leur ville d’origine et capitale de la lutherie, Mirecourt, en 1982. Elle y a rencontré des anciens du métier. Pierre Enel, désormais mal voyant, commence par ces quelques mots : “triste métier”. Il a mené trente ans de sa carrière en dehors de Mirecourt. Il parle des conditions rudes du métier plus que des traditions liées à la profession, et, se jugeant trop critique, souhaite régulièrement interrompre l’entretien. A douze ans, en 1914, beaucoup d’hommes sont à la guerre, le petit Pierre est d’abord ferblantier avant de débuter son apprentissage de luthier en 1916 dans la Maison Mougenot. Il part ensuite à 16 ans chez son oncle, le luthier Charles Enel, installé à Paris, chez lequel il restera jusqu’en 1934. Ensuite, il ira à Lyon. Suite à des soucis personnels, il décide de rentrer à Mirecourt et travaillera à distance pour son oncle pendant huit ans. Il se spécialisera dans la restauration fine d’instruments anciens, développant aussi, par l’observation, son estimation de la valeur des instruments (selon lui, ceux réalisés à Mirecourt ne dépassent pas l’instrument d’étude). Il évoque son travail comme celui d’un sacerdoce, enduré afin de faire vivre la famille au prix d’un travail énorme, disant à la fois la vie inimaginable d’alors et la normalité que cela représentait. Les patrons d’ateliers ne vivaient pas forcément mieux que leurs ouvriers. C’était une vie de labeur et de rigueur pour tous. Tout le monde devait beaucoup travailler, mais pour des rémunérations très faibles qui ne permettaient pas de vivre de manière décente. Mirecourt jusqu’à l’après guerre était isolée et ni les clients, ni les musiciens n’y venaient. Les artisans vendaient leurs instruments aux collègues installés dans les grandes villes et aux professeurs qui prenaient une commission importante sur la revente de l’instrument. Pierre Enel dénigre l’évolution de la lutherie vers quelque chose de scientifique ou d’artistique, soulignant les éléments fondamentaux : l’épaisseur et la qualité du bois. Pour avoir une bonne formation, il évoque l’importance de “qui vous dresse” et où vous pouvez voir beaucoup de beaux instruments. Enfin, pour faire un vrai luthier, il faut au moins 15 ans de métier.

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
luthier
lutherie
apprentissage
transmission d'un savoir
travail des enfants
charpentier
éducation non scolaire
condition de travail
artisanat du bois
mobilité géographique
injustice
mode de paiement
condition de vie
vie familiale
savoir-faire
dureté du travail
Enel, Charles (1880-1954)
Claudot, François dit Le-Sourd (1865 -1937)
Mougenot, Léon (1874-1954) dit Le-Quinze-Grammes
Jeandel, Louis (1895-1984)
Claudot, Pierre, dit le Pézot (1906-1996)
Laberte, Auguste (1849-1929)
Claudot, Félix (1871-1906)
guerre de 1914-1918

Date :
1982-06

Format :
1 cass.
41min

Langue :
français
fre

Couverture :
Mirecourt
48°18'7.83"N
6° 8'1.91"E

Droits :
Un contrat de dépôt a été signé entre l’enquêtrice et la MMSH spécifiant les droits de conservation, d'archivage et de diffusion. Pour des raisons éthiques et juridiques une partie des échanges a été retranchée du fichier en ligne. La consultation de l'enquête dans son intégrité se fait sur place, à la phonothèque de la MMSH (Aix-en-Provence), sur demande motivée.
Extrait en ligne et réutilisation non commerciale autorisée
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation

Relation(s) :
Enquête ethnologique sur les luthiers de Mirecourt (Lorraine)

Type :
archives sonores
sound

Source :
3493

Citation

enquêteur : Claudot-Hawad, Hélène, photogr. : Lesaing, Bernard, et informateur : Enel, Pierre dit ''Le Pointu'' (1903-1984), “Un luthier fait un récit amer de sa vie professionnelle depuis son apprentissage en 1916, jusqu’à sa retraite,” Portail du patrimoine oral, consulté le 23 novembre 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/116742.