L’élevage des pigeons à la Ferme de Font d’Antige, près de Revest-du-Bion

Auteur(s) :
enquêteur : Miceli-Nicolas, Laurence
informateur : Ponzo, Yvette

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=10499
mmsh10499

Type :
archives sonores
sound

Description :
mots et expressions en provençal
L'enregistrement d'Yvette Ponzo se déroule dans sa ferme de Font d'Antige, près de Revest-du-Bion. Elle décrit à l'enquêtrice la façon dont on y élevait les pigeons. Il y avait autrefois un pigeonnier dans presque chaque ferme, servant selon elle au "rapport familial". Sa famille élevait depuis longtemps ces oiseaux, ils étaient vendus à un épicier qui se déplaçait exprès pour les acheter. Son beau-père vendait en moyenne 5 à 10 paires par mois de pigeonneaux (les "innocents"), de type "biset" (pigeon de village). Cette vente était un véritable complément pour la ferme, expliquant pourquoi ils en possédaient au moins 25 couples. On lui a donné plus tard quelques paires de pigeons "pattus", plus productifs et plus domestiqués. Bien que le "biset" aurait meilleur de goût, le "pattu" rapporte plus d'argent car il est plus gros. Les pigeons étaient élevés avec les poules et étaient nourris d'un mélange de blé et de vesces (légumineuse). Ils faisaient pour cela un peu de culture de vesces à côté des céréales. Ils vivaient en liberté (on ne leur coupait pas les ailes) et buvaient l'eau avec les poules. L'informatrice tuait elle-même les pigeons en les étouffant sous son bras. Ils étaient cuisinés lors des repas de familles. Elle donne alors sa recette : les pigeons sont flambés, vidés (on ne laisse que le foie et les gésiers), lardés, puis rôtis dans un fait-tout avec le jus de lentilles. Les vieux pigeons sont cuisinés en civet pour que la viande s'attendrisse : coupés en quatre, avec des oignons, du sel et du poivre, du thym, de la farine, et du vin pour la sauce. Pour les vendre il était nécessaire de bien surveiller leur naissance et de les attraper avant qu'ils ne soient en capacité de voler. Il fallait faire attention à ne toucher ni les œufs, ni les petits. Les pigeons pondaient presque tous les mois, de mars à novembre, assurant un revenu régulier. En effet, le couple de pigeons s'occupe de deux nids à la fois, le premier avec les œufs déjà éclos, et le deuxième où la femelle couve les œufs nouvellement pondus. Les pigeonniers étaient fabriqués par les fermiers et les niches étaient faites de plâtre et étaient nettoyées une fois par an afin de retirer l'amoncellement de fiente. Plus tard elle éleva des pigeons "pattu" et leur avait installé des cagettes suspendus. La colombine (fiente de pigeons)était mélangée avec la fiente des poules et répandue là où poussaient les courges vertes. Les courges vertes ressemblent aux courgettes et sont cuisinées en gratin, en soupe ou en farcis. Il n'existait pas de médicaments pour oiseaux à cette époque, les seuls soins prodigués consistaient à déposer des queues d'oignons dans l'eau de boisson. Cette pratique ancienne était censée soigner tout. A la fin de l'entretien, Yvette Ponzo donne plusieurs mots et expressions relatifs aux pigeons en provençal.

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
pigeonnier
pigeon
relation homme-animal
savoir sur les animaux
recette de cuisine
élevage des pigeons
soins aux animaux
transmission matérielle
courge
savoir sur les plantes

Date :
1991-08-06

Format :
2 cass. audio stéréo 60min.
wave
49min

Langue :
français
fre

Couverture :
Revest-du-Bion
43.97162
5.6716

Droits :
L'informateur autorise que les enregistrements soient en accès sur ce réseau de
Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation

Relation(s) :
Enquêtes sur la relation entre les hommes et les pigeons dans les Alpes-de-Haute-Provence

Type :
archives sonores
sound

Source :
4480

Citation

enquêteur : Miceli-Nicolas, Laurence et informateur : Ponzo, Yvette, “L’élevage des pigeons à la Ferme de Font d’Antige, près de Revest-du-Bion,” Portail du patrimoine oral, consulté le 23 novembre 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/116306.