Souvenirs d'installation à Arenc et représentations du quartier par un cadre des Moulins Storione de Marseille

Auteur(s) :
enquêteur : Mazzella di Bosco, Florence
auteur personne morale : Paroles Vives
commanditaire : AD 13
informateur : Briant, Jean-Luc

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=10542
mmsh10542

Type :
archives sonores
sound

Description :
L’informateur se présente. Parisien d’origine, il arrive sur Marseille en 1982 suite à un déplacement professionnel pour travailler aux grands Moulins Storione qu'il n'a plus quittés depuis. Il présente rapidement sa trajectoire résidentielle sur Marseille puis dans le Var pour ensuite aborder les représentations négatives qu’il a eues à son arrivée dans le quartier d'Arenc, qu'il qualifie de “quart monde” et “no man's land”. Il se souvient de la présence écrasante de la cité Air-Bel et des nombreux entrepôts, des embouteillages de camions. Il explique l'expansion de l'entreprise des Moulins Storione au milieu des multiples petites entreprises (graines, cacahuètes) et se souvient de l'activité de “fourmilière” de l'époque. 13:51 Après avoir décrit son parcours pour arriver à son travail depuis le quartier des Trois-Lucs à la Valentine, l'informateur détaille son poste au sein de l'entreprise : les utilisations innovantes de la farine comme dans l'industrie papetière et dans la réglisserie. Sont ainsi présentés les travaux à partir du germe de blé (pour l'usage cosmétique notamment) et les partenariats avec les entreprises marseillaises (comme les biscottes Meunier). C'est une description des orientations possibles de la profession au-delà du métier de meunier. 20:53 L'informateur connaît l'histoire de l'entreprise familiale Storione (commençant en 1885) et en donne des explications : présentation des différents hommes de la lignée qui ont fait évoluer l'entreprise. Il explique la présence de moulins autrefois, tout le long de la côte. En 1920 l'entreprise connaît une phase industrielle avec la location du moulin de Sévigné (métro Bougainville) puis l'augmentation considérable de sa taille. Initiatrice de la marque nationale Francine (1958, premier exemple d'ensachage industriel), du concept Banette (“rétro innovation”, “faire le pain comme les parents”), l'entreprise devient très productive ; l'informateur cite la progression des tonnes traitées par jour dans les moulins. Pour situer le lien entre l'entreprise et le territoire du quartier, l'informateur s'appuie sur plusieurs critères : il explique qu'aucun employé n'était issu du quartier, cite l'investissement pour limiter les accidents sur le site très enclavé, le fait que l'entreprise était fermée sur elle-même (restaurant d'entreprise, machine à café en interne, rue privée). 36:37 L'informateur fixe les limites physiques du quartier de son point de vue : la mer, la rue de Lyon, l'avenue Roger Salengro, l'autoroute, Plombières jusqu'à la Belle-de-Mai puis le boulevard National, le boulevard Mirabeau. Pour lui les habitations ne font pas partie d'Arenc ; Arenc est défini principalement par ses industries et ses entrepôts. Pour ce qui est des endroits peu fréquentables, l'informateur explique “qu'il ne se sentirait pas à l'aise, sans y être jamais allé” à propos de la cité Bellevue. A l'inverse il ne pense pas qu'il existe un endroit particulièrement remarquable sur place. Il donne son avis sur les changements du quartier depuis le projet EuroMéditerranée, revient rapidement sur ses souvenirs des bâtiments de l'armée, sur les premières festivités aux Docks des Suds. 43:41 La discussion traite de l'emplacement du bâtiment des Archives sur le site des grands Moulins de Paris (dont il explique que les silos n'ont rien à voir avec ceux hébergeant aujourd'hui les Docks des Suds). L'informateur apporte des explications sur les silos entreposant le blé de toute la France et des Etats-Unis. Il revient sur l'activité de la meunerie, la contingence notamment, commente l'inadaptation des Moulins de Paris et exprime ses sentiments sur la destruction des silos, la disparition d'un métier, d'un savoir-faire. C'est l'occasion pour lui d'exposer les difficultés d'un métier comme la meunerie, la nécessité de réinvestir pour être concurrentiel. 50:06 La fin de l'entretien apporte des commentaires personnels de l'informateur sur l'image actuelle du quartier, le passage de secteur industriel à secteur tertiaire où il exprime l'interrogation des employés quand au devenir du site des moulins au sein du projet EuroMéditerranée. L'entreprise avait selon lui très peu de lien avec le port sauf pour les livraisons sur la Corse (50% de leur production) les autres départs se faisant sur Fos.

Sujet(s) :
enquête
récit de vie
carrière professionnelle
moulin à grain
pauvreté
classe populaire
évolution des techniques
farine
friche industrielle
délimitation du territoire
1980
1921
1930
1940

Date :
2012-05-10

Format :
1 fichier num, 44.1 hz, 16bits
59 min

Langue :
français
fre

Couverture :
Marseille
43°19'2.89''N
5°21'35.77''E

Droits :
Droits cédés par contrat entre les informateurs, Paroles Vives, MMSH et AD13.
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation

Relation(s) :
Mémoires d'un quartier de Marseille : Arenc

Type :
archives sonores
sound

Source :
4618

Citation

enquêteur : Mazzella di Bosco, Florence et al., “Souvenirs d'installation à Arenc et représentations du quartier par un cadre des Moulins Storione de Marseille,” Portail du patrimoine oral, consulté le 19 avril 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/116273.