Des informateurs parlent de ce qui se dit du venin de serpent de la Vallée du Jabron

Auteur(s) :
informateur : Bouchet, Henri
informateur : Figuières, Raymond
enquêteur : Musset, Danielle
enquêteur : Watt, Miette

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=12386
mmsh12386

Type :
archives sonores
sound

Description :
L’informateur donne les noms des serpents en provençal : “orgueil” (mot provençal qui désigne l’orvet) et “ la ser” (mot féminin en provençal, qui désigne le serpent). Il utilise systématiquement le verbe “piquer” plutôt que “mordre” pour parler de la morsure de serpent, mais aussi “estudier” plutôt qu’étudier, “bestiasse” pour “bête”. Il parle des vertus du “melanchier” (terme provençal qui désigne l’amélanchier) et de la “bane” pour désigner la pierre à affûter.
L’entretien est au sujet des serpents, auprès de plusieurs informateurs. L’un des informateurs parle d’un dénommé Albert, originaire de Marseille, qui était arrivé dans la région dans les années soixante (1965-1970). Il a vécu là plus de dix ans (l’informateur se réfère à la date du recensement). L’homme, « un peu guérisseur », vivait avec des serpents et des vipères, dans sa maison. Il était chargé de prélever le venin des vipères pour le laboratoire Meyrieux pour la fabrication des vaccins. L’informateur précise qu’il n’a jamais vu les serpents mais que d’autre personnes les ont vus. Il explique que l’homme attirait les serpents avec du lait de chèvre, que ceux-ci tétaient. Une informatrice intervient, et explique qu’une personne de sa connaissance avait été témoin de la présence de nombreux serpents dans le lit de l’homme. Une autre informatrice raconte qu’elle a possédé des chèvres pendant dix ans, qu’elle a vu des vipères et couleuvres, mais qu’elle n’a jamais vu des vipères s’approcher des chèvres. S’ensuit une discussion autour de la morsure, de la façon d’attraper les vipères. Les informateurs disent que “l’homme aux serpents” avait été obligé de relâcher les vipères dans la nature pour sauvegarder l’équilibre de l’écosystème. Une nouvelle discussion s'ensuit, difficilement audible car ils parlent tous en même temps, sur la protection des animaux d’élevage contre les serpents. L’informateur raconte que son chien avait été sauvé d’une morsure par une femme, grâce avec un mélange à base de plantes et d’incantations, mais il ajoute qu’une piqûre avait été nécessaire. Il parle également du torrent le Jabron canalisé, lieu dit Serre, aux abords duquel il avait vu une très longue couleuvre vert foncé. Une intervenante relate que dans un bois lui appartenant, “les pinchiniers”, s’y trouvait de grand serpents. La discussion repart sur le thème des mues de serpent qui passent pour être des “porte bonheur”. L’informateur revient sur les morsures faites par des serpents sur les chiens et donne un remède qui consiste à prélever le plus possible d’épines d’églantier placées très serrées sur l’enflure, faire saigner, et arroser abondamment d’eau fraîche directement au ruisseau, ou opter pour une entaille au couteau et laisser sortir le sang empoisonné. Il explique aussi en parallèle que l’association de trois plantes (peu importe lesquelles) soigne les piqûres de guêpes, puis enchaîne sur une méthode pour éloigner les serpents qui consiste à badigeonner les sabots des mules d’huile de cade. Il précise que là où se trouve des blaireaux et des lézards verts il n’y a point de vipères et raconte ce qu’avait vu son père à ce propos : un lézard se débattant avec une vipère. Il se souvient avoir vu aussi une vipère étouffer un orvet. Il fait ensuite l’inventaire des serpents rencontrés dans sa région, leur taille, leurs noms. L’enquêtrice pose des questions sur la dangerosité des couleuvres, des morsures, leurs lieux de vie et ce qui les attire ou les repousse. L’informateur a entendu dire qu’un crachat d’homme dans du lait serait un poison pour la vipère. Il donne aussi des précisions sur le mode de vie des vipères, qui apprécient l’humidité mais pas le froid, ou des couleuvres qui préfèrent la chaleur. L’informateur indique que boire l’eau de vie de vipère soigne “les coliques”. Une informatrice intervient et relate l’histoire d’italiens venus faucher les blés et utilisaient la bave de lézard sur la pierre pour affûter les lames des faux.

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
animal sauvage
reptile
couleuvre
vipère
secret autour de la nature
chèvre

Date :
1992-02-21

Format :
1 fichier audio numérique format WAVE 44.1khz-16 bits
50 min

Langue :
français
provençal
fre
oci

Couverture :
Les Omergues

Droits :
Les informateurs autorisent que les enregistrements soient en accès sur ce réseau de partenaires et exigent de donner une nouvelle autorisation pour chaque nouvel organisme entrant dans le réseau de partenaires originel
Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée

Type :
archives sonores
sound

Source :
4540

Citation

informateur : Bouchet, Henri et al., “Des informateurs parlent de ce qui se dit du venin de serpent de la Vallée du Jabron,” Portail du patrimoine oral, consulté le 23 novembre 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/121264.