Le directeur, jésuite et orientaliste, de l’Institut de Lettres Orientales de Beyrouth revient sur son parcours et sur les travaux menés au sein de l’institut de 1963 à 1975

Auteur(s) :
enquêteur : Métral, Jean
enquêteur : Métral, Françoise
informateur : Allard, Michel

Editeur :
Phonothèque de la Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=12173
mmsh12173

Type :
archives sonores
Sound

Description :
L’informateur est arrivé au Liban pour la première fois en 1946. Entré dans la Compagnie de Jésus et passionné par l’Orient, il suit une formation spirituelle et littéraire pendant 4 ans et décide de partir pour Bikfaya où il entame une étude de la langue et de la littérature arabes. Il retourne en France en 1949 et se consacre à des études de philosophie pendant 3 ans et poursuit par 4 années de théologie. Il revient à Bikfaya en 1957, cette fois-ci pour y enseigner pendant deux ans et il poursuit sa spécialisation en obtenant en 1965 un doctorat de lettres délivré par la Sorbonne. Il fait des aller-retour entre la France et le Liban où il s’installe définitivement en 1962. Un an plus tard, il devient directeur de l’Institut des Lettres orientales (ILO) de l’université Saint-Joseph à Beyrouth. L’informateur se rend compte de certaines difficultés inhérentes à la coexistence des différentes universités au Liban. En effet, il mentionne que la liaison pédagogique pour la formation des enseignants entre l’Université Libanaise et l’Institut des lettres Orientales, est inexistante. Par ailleurs l’informateur souligne que les méthodes d’enseignement de l’arabe sont d’un niveau qu’il considère médiocre et que chaque arabophone, auteur de manuels, a ses propres critères; il en donne un exemple concret en faisant une comparaison entre les différentes méthodes existantes : sur 3000 mots de manuels pour débutant, l’on ne retrouve que 7 mots communs. Déplorant cet état de fait, il cherche à développer dans le cadre d’un programme de recherche pédagogique sur l’arabe à l’ILO, des méthodes d’arabe fondamental mais ce projet est retardé et critiqué notamment par l’Académie arabe de Damas. Il pense à ce sujet que les Jésuites sont toujours vus comme des missionnaires et que les musulmans se méfient d’eux. Laissant de côté son projet concernant l’arabe fondamental, il se tourne alors vers l’enseignement de l’arabe pour non arabophones et élabore un programme spécifique sans relation avec une vision religieuse de la langue, avec des objectifs pratiques, définis. Il envisage une première édition d’un manuel pour débutant de 11 leçons pour 1976. Il décrit ensuite les travaux réputés des orientalistes de l’ILO qui cherchent à développer la connaissance du Proche-Orient : leur collection fait partie des trois plus grandes collections européennes avec celle de l’Institut français de Damas et celle de l’Institut allemand. L’informateur revient sur l’histoire de l'ILO en soulignant que depuis 1965, la formation des doctorants est en plein essor et qu’elle est ouverte sur d’autres pays comme le Koweït, la Syrie, la Jordanie. Cette ouverture est le reflet du travail de l’informateur, il dit qu’il amène ses étudiants à réfléchir sur les dangers du fanatisme, à être ouvert au dialogue. L’informateur croit qu’il existe à l’ILO une “néoarabité” avec une convergence de différences mais que malheureusement au Liban ces différences fonctionnent en termes d’infériorité ou de supériorité car il existe un enjeu politique prégnant . Au sujet du patrimoine arabe et de son tarissement au Liban, l’informateur évoque le poids du mandat français qui a effectivement orienté le pays vers la culture française; il parle également de la “Nahda” le courant de renaissance arabe moderne qui a mené une réflexion historico-sociologique en s’ouvrant à l’Occident. Cependant, selon l’informateur, la culture française peut jouer un rôle de stimulant du patrimoine arabe en lui fournissant une ouverture et la culture arabe doit aussi être répandue pour que le dialogue islamo-chrétien s’épanouisse.

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
jésuite
arabisant
islam
apprentissage de la langue
institution culturelle
arabisation
différence culturelle
passion du métier
Université Saint-Joseph de Beyrouth
Institut de Lettres Orientales
Université Libanaise
Université Américaine de Beyrouth
Mandat français du Moyen-Orient

Date :
1975-01

Format :
1 bde
2h 54min

Langue :
français
fre

Couverture :
Beyrouth
N33°53'20''
E35°29'39''

Droits :
Contrat de dépôt signé avec la déposante. Recherche des ayants droit en cours.
Consultable sur autorisation

Relation(s) :
Les français au Liban depuis 1945, une minorité allogène

Type :
archives sonores
Sound

Source :
4405

Citation

enquêteur : Métral, Jean, enquêteur : Métral, Françoise, et informateur : Allard, Michel, “Le directeur, jésuite et orientaliste, de l’Institut de Lettres Orientales de Beyrouth revient sur son parcours et sur les travaux menés au sein de l’institut de 1963 à 1975,” Portail du patrimoine oral, consulté le 23 novembre 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/120284.