Un habitant de Moiseni (Roumanie) raconte le déroulement de son mariage dans les années 1940
Auteur(s) :
informateur : Gheorghe Pistiriga
enquêteur : Musset, Danielle
Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=9779
mmsh9779
Type :
archives sonores
sound
Description :
Le roumain est prononcé avec un accent caractéristique de la région de Maramures, et du Pays d’Oas, (nord-ouest de la Roumanie). Le ''stegar'' est traduit du roumain par ''porte-drapeau''. Ici il s'agit du drapeau de mariage, une bannière avec des grelots. ''Socacite'' est un mot ancien du roumain et un régionalisme pour désigner les cuisinières. Dans le cas du mariage, sont les femmes mariées (parentes ou voisines des mariés) qui avaient la responsabilité de préparer le repas de noce et la poule pour laquelle s'engageait toute une négociation avec le parrain. Elles ont un rôle important comme initiatrices dans les rites de passage qui font passer la jeune fille dans le rang des épouses. Le
L'informateur, 40 ans environ au moment de l'enquête, évoque sa jeunesse et son mariage (des prémices jusqu'au déroulement de sa noce qui dura trois jours). A 19 ans, encore célibataire, il rencontre une jeune-fille et après une première discussion, ils décident d'annoncer leur volonté de se marier à leurs parents. Il rend visite un samedi soir aux parents de la jeune fille pour faire sa demande officielle en mariage. Il se remémore les dialogues de la rencontre et, à la demande de l'enquêteur, il précise combien de personnes l'accompagnaient au moment de cette visite. Il donne des détails sur la démarche de la demande en mariage et en particulier la négociation de la dot et l'écriture d'une ''lettre de dot''. Il énumère les autres étapes jusqu'au mariage : analyses médicales (avec dérogation du médecin car la fiancée a 15 ans), enregistrement à la mairie, cérémonie civile, cérémonie de fiançailles où le prêtre, après l'échange de bagues, lie leurs mains avec un mouchoir. Il souligne que le curé annonce (''vesteste'') son mariage chaque dimanche pendant les trois semaines suivant les fiançailles pour éviter tout empêchement à la cérémonie. Il reprend ensuite les dialogues de la cérémonie du mariage devant le maire du village, puis raconte le déroulement de la noce et précise les différents acteurs et leurs rôles. L'enquêteur le questionne sur la parenté de l'époux avec le ''stegar'', Toma lui Les, son cousin. Le premier jour de la noce, un lundi, tôt le matin chez l'époux (''mire''), ils viennent coudre une bannière de noce (''steag''), en présence des musiciens et de jeunes garçons qui dansent la ronde (''roatà''). Au même moment, se déroule la tradition du ''bulciug'', cérémonie d'adieu de la mariée à sa maison familiale. Elle se prépare chez elle : une femme vient lui tresser les cheveux et la coiffe d'une couronne. Ensuite se forme le cortège de la mariée avec les parrains - ceux qui l'ont baptisée - les parents, les invités et le ''stegar''. Le marié, lui, va directement à l'église où du porche, il attend avec quelques jeunes et le prêtre le cortège de la mariée. Il détaille le déroulement de la cérémonie religieuse : le sermon du prêtre, l'intervention du choeur ponctué par les grelots du drapeau, l'agenouillement des mariés pour prêter serment, les mains sur le crucifix. A la fin de la cérémonie, les mariés sortent les premiers de l'église, suivis par les parrains, le ''stegar" puis les autres invités. A la sortie de l'église les garçons dansent une ronde, pendant qu'une bouteille d'eau de vie (''palinca'') est amenée pour que les mariés trinquent avec les participants. Tout le monde va devoir boire de cette bouteille et goûter la gimblette (pain torsadé) de mariage. Les mariés partent alors avec le cortège chez la mariée. Celle-ci avec ses parrains et le ''stegar'' font trois fois le tour d'une table, par dessous une gimblette tenu par deux garçons. Pendant ce rite, des filles jettent du blé et les arrosent avec un bouquet de basilic trempé dans de l'eau sanctifiée à l'église. L'eau sera ensuite jetée sur un arbre. Au moment de se mettre à table, les mariés et les invités du côté du marié entrent dans la maison et dansent une ronde autour de la table. L'informateur rappelle la tradition de la ''négociation de la poule'', avec les cuisinières. Il décrit ensuite le déroulement du repas et énumère les différents plats, les toasts portés par les mariés aux parents. A la fin de l'enregistrement, l'informateur évoque les danses traditionnelles (''jocul colacilor''), la danse de la mariée et les cadeaux pour la mariée. Tout au long de l'entretien, en fond sonore se font entendre des dialogues d'un enfant avec une femme.
Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
danse populaire traditionnelle
ronde
Bulciugul miresei
danse des gimblettes
Date :
1976-02-20
Format :
40min 52s
Langue :
roumain
ron
Couverture :
Moiseni
Droits :
Ces enregistrements ont fait l’objet d’un contrat d’utilisation et de diffusion avec l’enquêteur.
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation
Relation(s) :
Enquêtes sonores sur le mariage dans le village de Moiseni (Roumanie) 1974-1977
Type :
archives sonores
sound
Source :
3575