Une ancienne institutrice, née dans le Queyras en 1908, fait le récit de sa vie de femme célibataire et sans enfant, à son petit neveu
Auteur(s) :
enquêteur : 1220
informateur : Wiedemann, Philippe
Editeur :
Phonothèque MMSH
Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=10706
mmsh10706
Type :
archives sonores
sound
Description :
L’informatrice, née en 1908, est originaire d’Abriés dans les Alpes du Sud. Elle raconte à son neveu sa vie d’institutrice célibataire dans un milieu rural. Celui-ci se concentre sur les questions des évènements politiques de la période 1930-1945, mais sa tante évoque surtout les souvenirs de vie quotidienne en montagne avec simplicité, avec en fond sonore le tic tac et le carillon de son horloge. Durant les douze premières années de sa vie, elle reçoit une double éducation religieuse : catholique du côté maternel et protestant du côté paternel. A la mort de sa mère, son père se remarie avec une protestante. Lorsqu’éclate la première guerre mondiale elle a 6 ans et se souvient seulement qu’elle perd ses 4 oncles et voit rentrer son père blessé. Elle nous décrit une journée type lorsqu’elle avait 15 ans, les matières enseignées à l’école, la nourriture de l’époque (on note la rareté des fruits). Après l’obtention de son brevet élémentaire, elle intègre l’Ecole Normale d’Instituteurs où elle passe trois ans de préparation : la première année étant consacrée à “l’oral”, la deuxième année aux mathématiques, et la dernière année au français. De ces années elle garde un excellent souvenir, notamment des sorties du dimanche chez son correspondant (un référent de l’école). Elle raconte son premier contact avec l’enseignement et pourquoi elle se syndique sur les conseils de son père. Sur le plan politique également elle suivra les orientations de son père qui était un homme de gauche. Elle est questionnée sur le Front populaire, sur l’affaire Stavinski mais n’est pas particulièrement marquée par ces événements. En revanche, elle s’inquiète des risques environnementaux et du changement climatique, et nous lit une lettre du commandant Cousteau. Lorsque l’enquêteur lui demande ce que la guerre a changé dans sa vie, elle souligne les progrès techniques, notamment le confort des foyers (salle de bain, chauffage central), les appareils électroménagers (aspirateur, machine à laver, moulin électrique, balais O’Cedar) ainsi que l‘évolution des moyens de transport (train). Elle déplore toutefois les exigences des jeunes générations, trop gâtées à son goût et leur insatisfaction perpétuelle. Concernant les loisirs de son époque, elle n’a pas beaucoup fréquenté les bals mais va souvent au cinéma muet, et a eu l’occasion de voyager avec ses parents. Lorsque son neveu lui demande si elle a “deux dates à retenir”, elle donne celle de 1937 quand elle assiste à l’exposition universelle dont elle garde peu de souvenirs mis à part le temple de Hong Kong. Durant la deuxième guerre mondiale, alors que sévissent les rafles, sa famille cache un juif pendant une semaine. Elle se souvient aussi d’un évènement dramatique, une jeune femme tuée par des maquisards qui se vantent en proclamant “ceci pour prouve que nous ne sommes pas des assassins mais des patriotes”.
Sujet(s) :
enquête
récit de vie
souvenir d'enfance
vie scolaire
passéisme
enseignant
milieu rural
relation catholique-protestant
nourriture
cinéma
changements climatiques
modernisation de la société
expositions universelle et coloniale
maquisard
Stavisky, Alexandre
Cousteau, Jacques-Yves
Ecole Normale d'Instituteurs
guerre de 1939-1945
guerre de 1914-1918
Résistance
Date :
Année universitaire 1982-1983
Format :
1 cass.
50 min
Langue :
français
fre
Couverture :
s.l.
Droits :
Contrats d'utilisation signés avec les responsables du programme universitaire.
Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée
Relation(s) :
Celles qui n'ont pas écrit
Type :
archives sonores
sound
Source :
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