Une néo-rurale ayant vécu en Afrique et au Maghreb, installée dans les Alpes-de-Haute Provence nous fait part de son utilisation des plantes

Auteur(s) :
enquêteur : Amir, Magali
informateur : Oggiano, Jeannine

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=10216
mmsh10216

Type :
archives sonores
sound

Description :
L’informatrice emploie le mot “croyances” pour parler des connaissances sur les plantes.
Une informatrice donne des détails sur les diverses utilisations qu’elle considère comme traditionnelles de plantes de la région, en particulier pour la confection de liqueurs, tisanes et confitures. La plupart des recettes lui ont été transmises oralement par sa grand-mère maternelle. A chaque plante est associée une vertu médicinale. On remarque que les maux de gorge et de ventre étaient ceux que l’on cherchait le plus souvent à soigner, à l’exception du sureau “pour les yeux” et du badasson “pour le mal aux pieds”. Ainsi, les pousses de ronces fumées infusées étaient données contre les angines, la diphtérie était soignée avec une tisane de tilleul, les fleurs de mauve infusées et le “sirop d’escargot” (aujourd’hui l’Hélicidine) étaient quand à elles données contre la toux. La mauvaise digestion était soignée grâce à des infusions de romarin, d’arquebuse ou de sauge amère qui “dégage la vésicule biliaire”, ou bien encore par la “vraie” citronnelle originaire d’Afrique -équivalente de la mélisse en France. Les autres maux de ventre (comme ceux liés à des règles douloureuses) étaient chassés avec de la liqueur de sauge ou de l’infusion de thym. L’informatrice nous parle aussi de sa tisane “maison”, transmise de génération en génération, qui se prend en famille, le soir en guise de digestif. On y ajoute parfois de la fleur d'oranger “pour calmer et faire bien dormir”. Mis à part cette utilisation médicale des plantes, on peut les retrouver dans les liqueurs et les confitures. Il est intéressant de voir le rapport de l’homme à son environnement, les recettes étant adaptées selon les saisons et les manques. Pour la confection de liqueur par exemple, la base est toujours la même : eau de vie et sucre selon l’envie, puis l’on rajoute ce qu’on trouve dans son jardins: fraises, coings, prunelles, verveine, framboises, cerises, abricots, thym, romarin, sauge, etc qu’on laisse macérer à loisir. Des “recettes” familiales restent cependant inchangées, comme le pastis et le vin de noix ou d’oranges. Certaines recettes plus fantaisistes se font avec les fruits confits, les fruits au sirop ou les noyaux. L’absinthe, interdite à la vente, était ramassée par des habitants et revendue à des particuliers. La fabrication artisanale d’eau de vie se faisait autrefois dans la région, mais il est maintenant commercialisé et plus difficile à trouver. Certaines plantes ou leurs dérivés étaient également utilisés dans les jeux: on faisait des sifflets avec deux feuilles, tandis les noyaux d'abricots et de cerises étaient râpés pour en faire des billes. Un passage de l’entretien nous informe sur des usages de plantes au Maroc et en Côte d’Ivoire, où l’informatrice a passé une partie de sa vie.

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
tisane
transmission familiale
alcool
savoir sur les plantes
plante médicinale
salade sauvage
jeu avec les végétaux
absinthe
fruit
Saint-Jean
liqueur d'amour
recette du pastis

Date :
1998-06-30

Format :
1 cass.
1h

Langue :
français
fre

Couverture :
Simiane-la-Rotonde
43°58'52.53"N
5°33'44.52"E

Droits :
Contrat d'autorisation et de diffusion signé par l'informateur et l'enquêteur autorisant la diffusion en libre accès sur un réseau de partenaires.
Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée

Relation(s) :
Enquêtes ethnobotaniques dans les Alpes-de-Haute-Provence

Type :
archives sonores
sound

Source :
4069

Citation

enquêteur : Amir, Magali et informateur : Oggiano, Jeannine, “Une néo-rurale ayant vécu en Afrique et au Maghreb, installée dans les Alpes-de-Haute Provence nous fait part de son utilisation des plantes,” Portail du patrimoine oral, consulté le 29 mars 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/117798.