Témoignage d'une fille d'employé sur les chantiers navals de La Seyne-sur-Mer née dans les années 1940 sur sa vie à La Seyne
Auteur(s) :
enquêteur : Léoville, Marina
enquêteur : Martinez, Lucas
informateur : 1170
commanditaire : Histoire et patrimoine seynois
Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=9557
mmsh9557
Type :
archives sonores
sound
Description :
L'informatrice est née à Ollioules le 2 février 1948. Ses parents sont originaires d'Alsace, et sont même nés allemands mais ont été réintégrés à la France par le traité de Versailles en 1925. Son père était menuisier. Après une période de précarité pendant la guerre avec la peur de l'enrôlement, il est entré comme coffreur en 1948 sur les Chantiers navals de La Seyne-sur-Mer. Il travaillait à la construction des bateaux, sa spécialité était les tirants d'eau. Il vérifiait les tailles, les hauteurs, il garantissait la qualité du navire. Il était ouvrier P3 et aurait pu devenir chef de chantier même contremaître mais sa droiture l'a empêché de faire ce genre de démarche. Travailleur archarné, il faisait des nuits, des heures supplémentaires pour arrondir les fins de mois. Le travail était pénible et dangereux, il risquait sa vie régulièrement. Mais la paye était bonne, de plus il y avait le support du comité d'entreprise qui leur permettait d'envoyer leurs enfants en colonies, il y avait la séance de cinéma hebdomadaire gratuite, la bibliothèque gratuite, la coopérative, la pharmacie mutualiste... Une fois à la retraite, il n'a plus pensé aux Chantiers navas. Il est décèdé jeune d'un cancer des poumons. La cause de la maladie n'a pas été attribuée à l'amiante, car à l'époque on n'en parlait pas. Il est décédé en 1985, sa femme en 1989, en même temps que la fermeture des chantiers. Pour l'informatrice, le drame de la ville, c'est la mort du Chantier. La vie de la ville était organisée autours des Chantiers, avec les sirènes. Le quartier de la Rouve était composé de maisons individuelles avec potagers et arbres fruitiers. La vie était très naturelle. Ils avaient des poules et l'épicerie à côté de la pharmacie mutualiste leur permettait d'avoir l'essentiel, ainsi que le marché du cours Lafayette. On pouvait voir la vie du Chantier par certaines portes, mais sinon tout était muré. On apercevait les ouvriers dans toute la ville. L'informatrice souhaiterait un musée des Chantiers navals permettant à la ville de préserver son identité.
Sujet(s) :
enquête
récit de vie
témoignage thématique
chantier naval
amiante
baptême de navire
carrière professionnelle
cessation d'activité
comité d'entreprise
condition de travail
condition de vie
histoire de l'entreprise
mémoire familiale
ouvrier
relation mère-enfant
sécurité au travail
guerre de 1939-1945
Occupation allemande
années 1990
1989
Date :
2006-10-07
Format :
fichier numérique en format compressé
mp3
1h 04min
Langue :
français
fre
Couverture :
La-Seyne-sur-Mer
43° 5'40.08''N
5°52'58.30''E
Droits :
Contrat d'utilisation signé entre l'enquêteur et l'informateur spécifiant les droits de conservation, d'archivage et de diffusion mis en oeuvre par l'association Histoire et patrimoine seynois (copie à la phonothèque).
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation
Relation(s) :
Archives sonores autour des femmes et des chantiers de La Seyne-sur-Mer
Type :
archives sonores
sound
Source :
3325