Expatrié depuis 10 ans et installé depuis 5 mois et demi à Beyrouth (Liban), l’adjoint directeur commercial pour les pays du Moyen-Orient de Renault, s’exprime sur les relations de la filiale française avec les importateurs libanais
Auteur(s) :
enquêteur : Battegay, Alain
informateur : Revol
Editeur :
Phonothèque de la Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme
Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=11693
mmsh11693
Type :
archives sonores
Sound
Description :
L’informateur, expatrié français, est polyglotte : il parle couramment français, hollandais, anglais, espagnol ainsi que quelques mots d’arabe. Il a deux enfants nés à l’étranger et qui parlent le français et le hollandais. Son fils reçoit un enseignement en anglais, en arabe et en français.
L’informateur est né le 20 mai 1940 à Bordeaux. Son père était propriétaire terrien dans la région toulousaine où il a passé sa jeunesse. Après avoir intégré les Hautes Études Commerciales et l’École Supérieure des Sciences Économiques et Commerciales, et à la suite de son service militaire dans la marine, il est rentré à l’âge de 25 ans à la direction commerciale de l’exportation de Renault. Il a aussi effectué la totalité de son début de carrière à l’étranger (Suisse, Extrême-Orient, Sénégal, Cameroun, Turquie) et il y a fait à peu près tous les postes commerciaux à responsabilité chez Renault. Il est arrivé à Beyrouth, au Liban, le 15 septembre 1974, en tant qu’adjoint directeur commercial pour les pays du Moyen-Orient. Il connaissait déjà le Liban auparavant car il s’y était rendu à plusieurs reprises pour des motifs principalement administratifs. Il est marié à une Hollandaise qui était hôtesse de l’air et qui possédait la nationalité à la fois française et hollandaise. Il a deux enfants entre 2 et 5 ans nés à l’étranger (en Côte d’Ivoire et en Hollande). Son aîné est à l’école privée de la Roche à Bagda où il reçoit un enseignement en anglais, en arabe et en français. L’homme ne signale pas avoir eu des problèmes d’adaptation si ce n’est des difficultés d’accès au logement puisqu’à Beyrouth, il n’y a pas d’agences immobilières. Il n’a pas spécialement de relations avec les locaux étant donné qu’il travaille essentiellement avec son propre personnel. Quant à la communauté française, il ne la trouve pas solidement établie au Liban. L’homme ne ressent pas de racisme au Liban, contrairement en Afrique où les communautés locales refusent celles occidentales et vice-versa. Cependant, il signale la naissance d’un nationalisme libanais, et, parallèlement, une élite libanaise qui maintient malgré tout des relations affectives avec le peuple français. Les propos de l’homme décrivent un Liban occidentalisé. Le groupe Renault s’est facilement adapté au pays puisque la communication avec les Libanais se fait en français. Il insiste sur le fait que les Libanais sont très bien formés et qu’ils font preuve d’un bon niveau d’éducation. Pour lui, plus que d’autres pays arabes, le Liban est un pays ouvert vers l’extérieur d’un point de vue culturel mais également économique (il cite le succès au Liban de la marque alors suédoise, Volvo). L’informateur situe cette effervescence dans un contexte du développement des ressources et de hausse des achats au Moyen-Orient. Interrogé sur l’avenir de Renault au Liban, il parle d’une compétition intense sur le marché des exportateurs étrangers. Pour lui, les objectifs de la marque sont sans doute modestes mais il reste tout de même très optimiste. En revanche, en France, le groupe Renault a connu un record de ses ventes. Vers la fin de l’entretien, l’informateur souhaite exprimer un point de vue plus personnel car pour lui, les activités de Renault ont peu d’impact sur les relations individuelles avec les Libanais. A Beyrouth, il ne se sent pas trop dépaysé. Il insiste sur les affinités de la communauté libanaise avec la culture occidentale qui favorise, justement, les activités commerciales du Groupe Renault. Il envisage de rentrer en France dans 5 ans pour diverses raisons qu’il ne précise pas plus si ce n’est parce qu’il commence à être fatigué de ses 10 années de voyage.
Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
rapport travailleur étranger et population locale
relation intercommunautaire
communauté libanaise
intégration culturelle
rapport au travail
relation religieux-politique
commerce
ingénieur
plurilinguisme
mariage mixte
Groupe Renault
Volvo
Date :
1975-01
Format :
1 bde
38min
Langue :
français
fre
Couverture :
Beyrouth
N33°53'20''
E35°29'39''
Droits :
Contrat signé avec la dépositaire. Recherche des ayants droit en cours.
Consultable sur autorisation
Relation(s) :
Les français au Liban depuis 1945, une minorité allogène
Type :
archives sonores
Sound
Source :
4364