Un ancien « chef de section de psychologie » de l'École Supérieure des Lettres de Beyrouth (Liban) s’exprime en 1975 sur la politique culturelle de l’établissement universitaire
Auteur(s) :
enquêteur : Battegay, Alain
informateur : Allouche, Richard
Editeur :
Phonothèque de la Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme
Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=11689
mmsh11689
Type :
archives sonores
Sound
Description :
L’informateur parle arabe car il l’a étudié en Égypte. Il mentionne avoir reçu un enseignement en anglais
L’informateur, né au Liban, est âgé de 42 ans et a grandi en Egypte où son père était fonctionnaire des Postes télégraphes et téléphones (PTT). Il était prédestiné à devenir magistrat. Au moment de l'entretien, il est marié avec une enseignante de littérature et ils ont une fille de 16 ans. Il est naturalisé français depuis 1963 et il signale avoir des ancêtres croisés, d’origine française. Il a connu des changements de situation assez importants depuis qu’il est au Liban, sa fille a fréquemment changé d’établissement scolaire. Depuis son rattachement à l'École Supérieur des Lettres de Beyrouth, son problème majeur est l’insécurité car il affirme que la présence française entraîne des actes de rebellion. Interrogé sur ses voyages, l’informateur estime n’avoir pas beaucoup voyagé dans la région même s’il dit déjà très bien connaître le Liban. Il voyage en France avec sa famille lorsque les finances le permettent. L’homme est à nouveau interrogé sur son rôle dans l'École des Lettres de Beyrouth (ESL) où il a été étudiant puis enseignant. Avant, les enseignants représentaient une minorité culturelle qui avait le souci de l’élégance et non de l’efficacité. Aujourd’hui, l’esprit critique enseigné à l’ESL ne correspond pas aux attentes des familles libanaises car certains problèmes sont soulevés, sans être toujours exprimés clairement. Cela se retourne contre l’ESL, l’ambassade et aussi l’Etat français, perçu comme colonialiste. L’informateur réitère l’idée d’une révolution libanaise, de laquelle les français peuvent se retirer rapidement grâce à l’expatriation. Pour l’informateur, la culture française est concurrencée par la culture étasunienne. Elle ne peut pas se démocratiser car elle n’est accessible qu’aux étudiants issus de familles libanaises fortunées. D’après lui, la France ne peut développer l’influence de sa culture qu’à la condition qu’elle se différencie d’une vision impérialiste. Il distingue la langue française destinée aux plus fortunés, de la langue anglaise utilisée pour les affaires, de la langue arabe, difficile à apprendre mais indispensable pour vivre au Liban. L’informateur confie ne se sentir à l’aise que lorsqu'il est rattaché à un milieu culturel français. A la fin de l’entretien, revenant sur la fermeture de la section de psychologie au sein de l’ESL, il explique son rôle de « chef de section ».
Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
politique culturelle
attachement à la langue
francophonie
insurrection
élite
communauté libanaise
domination culturelle
industrie pharmaceutique
Arabophone
École Supérieure des Lettres de Beyrouth
Date :
1975-01
Format :
1 bde
1h35min
Langue :
français
fre
Couverture :
Beyrouth
N33°53'20''
E35°29'39''
Droits :
Contrat signé avec la dépositaire. Recherche des ayants droit en cours.
Consultable sur autorisation
Relation(s) :
Les français au Liban depuis 1945, une minorité allogène
Type :
archives sonores
Sound
Source :
4362