L’histoire de la présence française au Liban de 1919 à 1975, racontée par un professeur de droit à la retraite

Auteur(s) :
enquêteur : Métral, Jean
informateur : Fabia, Charles Louis Guillaume

Editeur :
Phonothèque de la Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=12126
mmsh12126

Type :
archives sonores
Sound

Description :
L’entretien a la forme d’un exposé historique sur la présence française au Liban depuis 1919, date à laquelle l’informateur est arrivé dans le pays. Juste après la première guerre mondiale, les Français du Liban représentent une mosaïque de catégories sociales. L’informateur évoque les ordres religieux avec les lazaristes, les jésuites, les soeurs de Nazareth qui se consacrent à l’éducatif, les capucins qui eux s’occupent de bienfaisance. Ensuite, il énumère les autres composantes de la société : les directeurs et employés de sociétés françaises, les concessionnaires français qui tiennent les chemins de fer, le port, les agents et employés des maisons de commerce, les universitaires, les militaires des troupes françaises du Levant, les fonctionnaires du Haut Commissariat de la République Française. Le professeur décrit le rôle des congrégations qui agissent auprès des populations locales en négociation avec les autorités ottomanes. il se souvient que la communauté musulmane est plutôt rétive à la conversion, sauf chez les Alaouites, et que l’influence française se fait sentir surtout dans les milieux musulmans favorisés. L’année 1919 marque également l’arrivée du général Gouraud haut commissaire de la République et l’informateur note que si pour les communautés religieuses il n’y a pas eu de véritables changements, le pays a vu arriver de nouvelles firmes françaises, dont la Banque de Syrie, la société France Méditerranée, les Galeries Lafayettes. Les universités se sont développées notamment avec la création de l’Ecole française d’ingénieurs. Suite aux conflits à la frontière syro-turque, 4 divisions supplémentaires rejoignent l’armée du Levant. Le Haut Commissariat est installé à Beyrouth et des délégués assistés de conseillers français (dont des militaires) sont envoyés à Damas, dans l’état des Alaouites, au Sandjack d’Alexandrette. L’informateur aborde le régime fiscal des militaires, qui constituent une armée d’occupation, non soumis à l’autorité locale et qui ont certains avantages dont l’exemption de taxes impôts ... et celui des “non militaires” qui bénéficient du régime des capitulations. A la question de la convention du mandat, l’informateur précise qu’il s’agissait de préparer les états à l’indépendance future et que cela s’est fait lentement car il y avait une certaine appréhension de la part des puissances mandataires. En 1926, la République Libanaise et la République Syrienne sont créées mais dans leurs prérogatives il n’y a pas d’obstacles au droit de la puissance mandataire bien que de l’avis de l’informateur le mandat ne soit pas vraiment égal au système colonial. C’est en 1930 que les effectifs de l’armée du Levant ainsi que celle du personnel du Haut Commissariat diminuent et qu’augmente le nombre des entreprises françaises. Le professeur dresse ensuite la liste des associations que compte la communauté française et aborde les thèmes de la place de la culture arabe, française, américaine en reprenant l’historique de la deuxième guerre mondiale qui a vu émerger la prépondérance des Britanniques, le rapatriement volontaire de certains Français, l’arrivée d’autres catégories. Au sujet de l’éducation, l’enquêteur souligne l’importance des congrégations et en demande la raison à l’informateur qui émet le constat que ces institutions travaillaient bien mais dépendaient des subventions de la France qui exerçait par là-même une sorte de contrôle. Il dépeint les années soixante avec les changements institutionnels entre la France et le Liban et mentionne que le changement socio-professionnel en 50 ans s’est manifesté par une diminution des notables, employés, ouvriers, et le développement d’une catégorie intermédiaire. Au sujet de la période actuelle, l’informateur pense que la culture française a un rayonnement certain mais que les Américains prennent une place de plus en plus importante notamment universitaire. L’entretien se termine par sa vision plutôt optimiste de l’avenir des institutions culturelles françaises et son sentiment que le rôle économique de la France va aller en se réduisant.

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
représentation de la France
différence culturelle
domination culturelle
vie politique et administrative
représentation de l'histoire
institution religieuse catholique
université
ordre religieux
guerre de 1939-1945

Date :
1975

Format :
1 bde
2 h 06 min

Langue :
français
fre

Couverture :
Beyrouth
N33°53'20''
E35°29'39''

Droits :
Contrat signé avec la dépositaire. Recherche des ayants droit en cours.
Consultable sur autorisation

Relation(s) :
Les français au Liban depuis 1945, une minorité allogène

Type :
archives sonores
Sound

Source :
4390

Citation

enquêteur : Métral, Jean et informateur : Fabia, Charles Louis Guillaume, “L’histoire de la présence française au Liban de 1919 à 1975, racontée par un professeur de droit à la retraite,” Portail du patrimoine oral, consulté le 23 novembre 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/120295.