Témoignage d'un ancien opérateur de l'usine Kuhlmann en poste de 1976 à 1983, à propos de sa découverte du secteur de la chimie et de son attachement pour son métier

Auteur(s) :
commanditaire : AD 13
auteur personne morale : Paroles Vives
enquêteur : Maniaval, Elodie
informateur : Abalos, Jacques

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=12104
mmsh12104

Type :
archives sonores
Sound

Description :
L'informateur est né à Marseille en 1956. Il entre dans l'entreprise Kuhlmann en 1976 comme intérimaire et est titularisé l'année suivante. Il sort alors tout juste de ses études de chimie au cours desquelles il avait fait un stage chez Kuhlmann au sein de l'atelier chlorure de méthyle. Une fois embauché, il y travaille jusqu'en 1982. À sa fermeture, il est muté à l'atelier acide sulfurique, qui ferme à son tour un an plus tard. Il intègre par la suite le laboratoire de chez Kuhlmann pendant une année et est amené à travailler en 1984 au sein du laboratoire de contrôle de l'entreprise Elf Atochem, située dans le quartier de Saint-Menet à Marseille (1 min). L'informateur aborde l'apprentissage dont il a bénéficié à son arrivée dans l'entreprise ainsi que son rôle de formateur pour les stagiaires (5 min). Il explique en quoi consistait son premier poste à l'atelier de fabrication de chlorure de méthyle, la manière dont est fabriqué ce gaz, qui servait également à produire les trois autres chlorométhanes qui étaient produits dans les autres ateliers de l'entreprise. La fermeture de son atelier en 1982 vient du fait qu'un de ceux qu'il fournissait en chlorure de méthyle s'est mis à en produire lui-même (13 min). Il informe ensuite sur l'atelier de fabrication de l'acide sulfurique en détaillant les différents gaz produits (23 min, 35 min). L'informateur évoque les conditions de travail aux ateliers et parle notamment de la difficulté des horaires de nuit. Il témoigne de l'entraide entre les employés et du climat familial qui régnait (27 min). Il compare son travail entre les deux ateliers en parlant des différences de procédés et des compétences à mobiliser (34 min). L'informateur renseigne sur l'arrivée en 1984 des critères de qualité et d'environnement. C'est cette même année qu’il quitte l'entreprise Kuhlmann pour Elf Atochem et découvre une technicité plus importante au laboratoire de cette nouvelle entreprise, ainsi que des appareils plus perfectionnés (38 min). Il discute aussi des problèmes techniques qui ont pu arriver à l'usine de Kuhlmann et parle des arrêts d'usine. La sécurité dans l'entreprise est aussi abordée et il la compare avec l'usine d'Elf Atochem, qui est moins ancienne. Il revient sur la modernité de la salle de contrôle du laboratoire de cette dernière, l'informatisation ayant remplacée la technologie pneumatique, alors en place au laboratoire de l'usine Kuhlmann (42 min). L'informateur explique son poste au laboratoire dans l'entreprise Kuhlmann, qui consistait à contrôler les produits sortants de l'atelier des chlorométhanes. Il aborde l'apprentissage qu'il a reçu au laboratoire concernant les techniques d'analyses (51 min). Puis, il parle de l'attachement qu'il a pour son métier en évoquant son premier contact avec le monde de la chimie grâce à son père qui travaillait au laboratoire de la cimenterie Lafarge (56 min). L'entretien s'oriente sur les différentes restructurations qu'il a connues dans l'entreprise Kuhlmann et qui se sont soldées à chaque fois par une fermeture d'atelier et des remaniements du personnel. L'informateur parle de l'embauche familiale dans l'entreprise, lui-même a son oncle, son grand-père et sa cousine qui ont travaillé chez Kuhlmann. Il y avait également des liens avec les employés des autres usines de l'Estaque, étant pour beaucoup habitants du quartier. Il évoque aussi les conséquences de la désindustrialisation pour les Estaquéens (1 h). Lui, a été délégué syndical et témoigne des grèves au moment de l'annonce de la fermeture, deux ans auparavant. Il énumère ensuite les différentes appellations de l'usine suite aux divers rachats et discute de l'empreinte du nom Kuhlmann qui est resté dans l'esprit des gens. Elle est alors vue comme une entreprise marseillaise, faisant partie du paysage industriel provençal (1 h 05 min). Il aborde la politique sociale de l'entreprise et met en avant les logements, l'équipe de football. Le comité d'entreprise, lui, a permis de faire des sorties ski. Les liens avec la hiérarchie l'ont marqué et il en retient de la convivialité, chose qu'il a moins retrouvé à l'usine d'Elf Atochem (1 h 16 min). Le travail des femmes à l'usine est ensuite discuté et l'informateur renseigne sur le fort pourcentage du personnel issu de l'immigration, lui-même étant d'origine espagnole et italienne (1 h 25 min). L'informateur termine l'entretien en exprimant la fierté qu'il a eue à travailler pour cette entreprise durant toute sa carrière professionnelle (1 h 31 min).

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
transmission d'un savoir
apprentissage
relation de travail
travail en usine
attachement au travail
évolution du métier
progrès
transmission d'entreprise
solidarité ouvrière
condition de travail
syndicat
travailleur immigré
sécurité au travail
embauche familiale
division sexuelle du travail
chimie
années 1970
années 1980

Date :
2016-01-07

Format :
1 carte SD, 44khz/16bits
1h 31min

Langue :
français
fre

Couverture :
Marseille

Droits :
Signature d'un contrat avec l'informateur et d'une convention entre les AD13, Paroles Vives, et la MMSH spécifiant les droits d'utilisation pour tous les partis.
Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée

Relation(s) :
Une histoire sociale du territoire à travers les mémoires orales des industries à Marseille

Type :
archives sonores
Sound

Source :
5167

Citation

commanditaire : AD 13 et al., “Témoignage d'un ancien opérateur de l'usine Kuhlmann en poste de 1976 à 1983, à propos de sa découverte du secteur de la chimie et de son attachement pour son métier,” Portail du patrimoine oral, consulté le 16 avril 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/120011.