Témoignage d'un ancien chef d'équipe en poste à l'entreprise Kuhlmann à Marseille de 1976 à 1986, à propos de sa passion pour son métier et de son expérience de 35 ans dans l'industrie chimique

Auteur(s) :
commanditaire : AD 13
auteur personne morale : Paroles Vives
enquêteur : Maniaval, Elodie
informateur : Nannini, Robert

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=12083
mmsh12083

Type :
archives sonores
Sound

Description :
L'informateur est né en 1955, à Marseille. Il rentre à l'entreprise Kuhlmann en 1976, ayant déjà effectué des stages en 1973 et 1974, lorsqu'il était en BEP conducteur d'appareils de l'industrie chimique. Il aborde l'apprentissage qu'il a reçu à travers ses stages et le rapport particulier qu'il entretenait avec son maître de stage (1 min). Il s'est découvert une passion pour la chimie et explique que cette discipline lui a donné une ligne directrice dans la vie. Il parle également de l'usine comme une école de vie, d'un système auquel il s'est soumis sans s'en rendre compte (5 min). L'informateur aborde son premier poste : il chargeait des camions pendant trois jours et faisait des remplacements à la fabrication, le reste de la semaine. C'est là qu’il a appris à fabriquer des chlorométhanes. Il explique alors le procédé unique qui avait été élaboré à l'usine de l'Estaque et le compare avec les procédés brevetés qui existaient déjà (9 min). Il énumère ensuite les quatre types de chlorométhanes qu'il fabriquait, les procédés associés, ainsi que leurs utilisations en tant que produit fini (14 min). La chaîne de fabrication est aussi décrite (17 min). Il a cessé de travailler dans cet atelier en 1985 à l’annonce de la fermeture de l'usine. Par la suite, il a été reclassé dans l'entreprise Naphtachimie à Lavéra où son atelier avait été transplanté, en plus moderne. L'informateur témoigne alors des évolutions technologiques qu'il a connues dans sa carrière chez Kuhlmann et aborde également les changements opérés dans son travail dus aux contraintes environnementales qui ont émergées mais aussi par la prise de conscience de la sécurité au travail (19 min). Il compare les deux usines en mettant en avant ce qu'ils ont gagné dans les conditions de travail en allant travailler à Lavéra, tout en regrettant l'ambiance unique de l'usine de l'Estaque. Il évoque la solidarité entre les employés de tous les corps de métiers et les relations simples avec la hiérarchie (23 min). L'informateur témoigne de la grande diversité de nationalités des employés et de la bonne entente qui se ressentait entre tous (30 min). Il parle de l'attachement qu'il porte à son travail dans l'industrie chimique, de l'importance de la valeur du travail et du respect de l'outil de travail (34 min). L'informateur raconte ensuite son évolution de carrière. Il a commencé comme ouvrier puis est rapidement passé chef d'équipe l'année suivant son embauche (43 min). Il détaille les formations auxquelles il a assisté pendant sa carrière et explique qu'il a reçu un apprentissage sur le tas en côtoyant les cadres (49 min). Il oriente ensuite l'entretien sur la restructuration de la chimie en France au début des années 80, ce secteur étant alors en perte de vitesse. Il renseigne sur la création de la société Atokem, qui regroupait toute la chimie française dans un but d'homogénéiser les différents secteurs de la chimie. Cette restructuration a permis de développer la sécurité et les formations, son travail s'étant alors davantage tourné vers ces secteurs-là. Les postes qu'il a occupés à Lavéra l'ont amené à former des personnes et à développer des compétences dans l'expression orale et le management (52 min). Il explique alors qu'il a acquis des compétences par l'amour qu'il portait à son outil de travail et parle de l'importance de transmettre les savoir-faire par risque qu'ils disparaissent. Pour se faire, le travail de terrain est essentiel et il insiste sur sa curiosité qui lui a permis d'acquérir ses connaissances en chimie et sur l'envie qu'il a eue de les partager (1 h 08 min). Il parle aussi du désir partagé entre tous les corps de métier pour que l'usine fonctionne, en résultaient entraide et développement des compétences (1 h 30 min). Aussi, en unissant les employés entre eux, le travail enrayait le racisme à l'usine. Pour l'informateur, cette dimension humaine a été une des plus grande force de l'usine (1 h 36 min). Les relations avec la hiérarchie étaient aussi décomplexées, il raconte alors des anecdotes pour témoigner de la promiscuité entre le directeur et les ouvriers (1 h 45 min). L'informateur aborde ensuite son engagement syndical et explique qu'il y avait toujours très vite un terrain d'entente avec la direction (1 h 53 min). Les actions du comité d'entreprise sont abordées : les colonies, les séjours au ski, le club de foot… qui ont permis de construire un tissu social et de démocratiser certaines activités. Il évoque aussi le passé historique de l'usine et les liens avec les cinq autres usines du quartier de l'Estaque. L'esprit du quartier de l'Estaque était indissociable de l'esprit de l'usine Kuhlmann, étant donné le nombre important d'habitants qui y travaillaient (2 h 05 min). Il parle de l'impact de cette industrie chimique sur le territoire et explique la dépollution qui est en cours sur le site. Il explique comment petit à petit « l'Estaque industrielle » est devenue un quartier tourné vers le tourisme, comme ce fut le cas auparavant, mais aussi vers la culture (2 h 16 min). L'image qu'ont les Estaquéens de l'usine est ambivalente car si elle est vue comme une usine polluante, elle était aussi celle qui donnait du travail. Pour finir, il revient sur le travail comme vecteur de valeurs et de dignité et sur les apports considérables que lui a donnés son travail dans la vie (2 h 26 min). Aujourd'hui, son travail est encore omniprésent et lorsqu'il revoit ses anciens collègues, ils continuent de parler de l'usine (2 h 34 min).

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
cessation d'activité
entreprise en difficulté
évolution du métier
condition de travail
relation maître-serviteur
relation de travail
apprentissage
transmission d'un savoir
carrière professionnelle
travail en usine
attachement au travail
sécurité au travail
solidarité ouvrière
comité d'entreprise
chimie
passion du métier
Mitterrand, François
années 1980

Date :
2015-11-04

Format :
1 carte SD, 44khz/16bits
2h 38min

Langue :
français
fre

Couverture :
Marseille

Droits :
Signature d'un contrat avec l'informateur et d'une convention entre les AD13, Paroles Vives, et la MMSH spécifiant les droits d'utilisation pour tous les partis.
Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée

Relation(s) :
Une histoire sociale du territoire à travers les mémoires orales des industries à Marseille

Type :
archives sonores
Sound

Source :
5148

Citation

commanditaire : AD 13 et al., “Témoignage d'un ancien chef d'équipe en poste à l'entreprise Kuhlmann à Marseille de 1976 à 1986, à propos de sa passion pour son métier et de son expérience de 35 ans dans l'industrie chimique,” Portail du patrimoine oral, consulté le 23 novembre 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/120005.