Témoignage d'un ancien opérateur à la fabrication à l'usine Panzani de Marseille, en poste de 1971 à 2006, à propos de son engagement syndical et de l'évolution de l'entreprise
Auteur(s) :
commanditaire : AD 13
auteur personne morale : Paroles Vives
enquêteur : Maniaval, Elodie
informateur : Quilichini, Daniel
Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=12085
mmsh12085
Type :
archives sonores
Sound
Description :
L'informateur est âgé de 69 ans, né à Marseille. Il rentre à l’usine Panzani en 1971 au secteur de la fabrication. Il occupe le poste de conducteur de fabrication pendant 20 ans et, suite à un accident de travail, il est affecté au dépôt (1 min). Il aborde les différents directeurs qu'il a connus et les multiples rachats de la société (5 min). Il raconte l'histoire de Panzani tout en mettant l'accent sur le paternalisme d'entreprise (9 min). L'informateur parle de son engagement syndical à la CGT, des luttes et revendications mises en place (12 min). Il évoque aussi les pressions qu'il a subies en raison de son militantisme (17 min). L'informateur s'exprime sur les raisons des fermetures successives des usines de la vallée de l'Huveaune et questionne les catégories socioprofessionnelles comme facteur de cette désindustrialisation (20 min). Il revient sur ses débuts à Panzani et raconte qu'il est rentré dans l'entreprise suite à une candidature spontanée (24 min). Il détaille son travail lorsqu'il était à la fabrication des pâtes en expliquant les tâches qu'il exécutait en tant que aide-pressier. Sa fonction consistait principalement à surveiller les formats de pâtes qui étaient fabriquées. Il raconte ne pas avoir eu l'ambition d'évoluer professionnellement, préférant s'engager syndicalement (30 min). L'informateur évoque les horaires de travail avec les 3/8 et la difficulté du travail de nuit (37 min). Il aborde ensuite la sécurité au travail en relatant une anecdote à propos d'un nettoyage de machine (45 min). Il parle également des problèmes de santé dont il souffre suite à son travail et des difficultés souvent rencontrées pour obtenir des avancées dans le travail (48 min). L'informateur détaille à présent les étapes de fabrication pour produire la pâte et décrit les différents moules selon la forme voulue (55 min). Il parle de la qualité de la pâte et de la pratique du broyage pour les pâtes sorties « gercées » de la fabrication afin d'en refaire de la semoule (59 min). Il explique que la semoule venait de la semoulerie de la Madrague et de Bellevue à Saint-Just et renseigne sur les autres usines et plateformes qui appartiennent à Panzani (1 h 03 min). Il témoigne ensuite des innovations technologiques qu'il a connues dans sa carrière, l'automatisation, les normes ISO 2, la sécurité, l'informatisation (1 h 10 min). Les conditions de travail sont ensuite discutées, il parle de la difficulté du travail causée par l'importante chaleur qu'il y avait à la fabrication (1 h 16 min). Il décrit la chaîne de fabrication en énumérant l'ensemble des machines qui permettait de produire les spaghettis et les pâtes coupées (1 h 18 min). L'informateur parle des relations avec les autres employés et de l'entraide qu'il a connue dans son travail mais qui a disparu au fil du temps (1 h 23 min). Il accorde de l'importance à la transmission des savoirs entre collègues ; lui a été formé sur le tas par un ancien et il lui a fallu deux ans avant d'être autonome. D'après lui, son choix de militer ne lui a pas permis de faire beaucoup de formations (1 h 31 min). Il a également été amené à transmettre aux intérimaires les savoir-faire qui lui ont été transmis mais explique que pour lui, son poste n'était pas un métier à proprement parlé (1 h 38 min). Il dit qu'il a pris plaisir à travailler seulement dans ses premières années à Panzani car ensuite le travail s'est dégradé et l'ouvrier n'était plus reconnu à sa juste valeur. Pour lui, cette dégradation est due aux différentes directions qui ne connaissaient pas le travail à l'usine (1 h 41 min). Il parle du comité d'entreprise et critique le fait que les syndicats ne mettaient pas en place de politique d'intérêt général (1 h 51 min). L'informateur énumère ensuite les autres usines qui se trouvaient près de Panzani, dans le quartier de La Montre, et évoque les liens avec ces entreprises (1 h 53 min). Il renseigne aussi sur les différents quartiers où habitaient les employés de l'usine (1 h 57 min). L'image qu'il garde de Panzani aujourd'hui est celle d’une usine qui l'a fait vivre et il continue de dire aux gens d'acheter Panzani pour maintenir les emplois (2 h 04 min). L'informateur aborde la main-d’œuvre immigrée qui travaillait à l'usine. Il y avait des Algériens, Tunisiens, beaucoup d'Italiens, des Espagnols (2 h 06 min). Il parle ensuite des liens existants avec les autres usines Panzani en France, notamment grâce au comité central d'entreprise. Par son activité syndicale, il a été amené à intervenir dans ce comité (2 h 11 min). Il évoque alors les formations syndicales auxquelles il a participé et les grèves marquantes (2 h 15 min). Il en vient à aborder sa procédure de licenciement qui n'a finalement pas aboutie mais qui l'a beaucoup marquée (2 h 22 min).
Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
condition de travail
relation de travail
travail en usine
relation maître-serviteur
syndicat
travailleur immigré
CGT
grève
solidarité ouvrière
transmission d'un savoir
apprentissage
pâte
années 1970
Date :
2015-11-09
Format :
1 carte SD, 44khz/16bits
2h 30min
Langue :
français
fre
Couverture :
Marseille
Droits :
Signature d'un contrat avec l'informateur et d'une convention entre les AD13, Paroles Vives, et la MMSH spécifiant les droits d'utilisation pour tous les partis.
Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée
Relation(s) :
Une histoire sociale du territoire à travers les mémoires orales des industries à Marseille
Type :
archives sonores
Sound
Source :
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