Un ancien professeur d'université et président du Félibrige raconte ses souvenirs de la période 1930-1945

Auteur(s) :
enquêteur : Cot, Violaine
informateur : Rostaing, Charles

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=10305
mmsh10305

Type :
archives sonores
sound

Description :
En introduction à sa transcription, l'enquêtrice indique comment l'informateur, après avoir pris connaissance de sa démarche une semaine avant l'entretien, a préparé seul ses propos, détaillés en trois parties (vie professionnelle, vie scientifique, vie familiale). Les interventions de l'enquêtrice sont rares et infléchissent peu le plan souhaité par l'informateur qui mène ainsi le cours de l'entretien. L'informateur est interrogé sur la période 1930-1945. Il explique son envie d'apprendre et d'enseigner le provençal par son origine méridional. Il détaille son parcours professionnel (il devient maître de conférences à Aix-en-Provence en 1946). Il compare le niveau des élèves parisiens (il était professeur au lycée Montaigne) et avec celui des élèves provençaux. Il énonce ces principes d'enseignements et parle de sa vocation, du modèle d'enseignant qu'a représenté l'instituteur dépeint par Pagnol dans La Gloire de mon père. Il aborde sa vie scientifique et l'obligation à son époque de soutenir sa thèse à la Sorbonne pour que celle-ci ait une valeur. Il explique l'organisation de sa vie de l'époque, professeur au lycée Montaigne, il suit les cours à l'école des Hautes Etudes (cours de Oscar Bloch, Clovis Brunnel, Dauzat dont il loue les qualités intellectuelles). En 1938, il est organisateur avec Dauzat du premier congrès international de toponymie et d'anthroponymie. Mentionnant la présence d'universitaire étrangers, il se souvient d'une ambiance tendue. Soupçonnant une forme d'espionnage, l'informateur considère que, durant l'été 1938, un étudiant allemand allant à l'étranger devait "rapporter autre chose". Il exprime sa volonté de verser le savoir issu de ses recherches dans son enseignement au élèves du second degré. La rédaction de sa thèse a été motivé par son amour pour la Provence, l'ambiance familiale ou encore ses rencontres avec Emile Ripert et Georges Lotte. Il raconte son intégration au Felibrige dont il fait partie depuis 1925. Il décrit un sentiment d'appartenance à la Provence. Il avoue également qu'un "esprit chevaleresque" a influencé son intérêt puisque défendre le provençal signifiait pour lui prendre parti pour le faible. Pour faire vivre sa famille, l'informateur explique qu'il lui était nécessaire de faire des heures supplémentaires et de donner des leçons particulières en plus de son salaire. L'achat d'une voiture a été pour lui une liberté. Il signale une nécessité de sortir de Paris pour respirer en plus du plaisir de voyager. Il parle d'une "aspiration à une certaine aisance", et de l'idée de "franchir petit à petit les degrés de la société". Il rapporte l'importance culturelle de la radio où il suivait les retransmissions radiophoniques de représentations théâtrales. Il avoue son manque d'intérêt pour la politique (durant le Front Populaire notamment) et s'être intéressé plus volontiers à sa vie de famille. Parce que sa fille ne s'y sent pas bien, il déménage de Paris pour habiter Sceaux en Juillet 1939. Il est mobilisé et blessé mais ne raconte rien de cet épisode. Durant la guerre, sa principale préoccupation est d'ordre matériel. Un second déménagement avec un jardin plus grand permet à lui et sa famille de vivre en autarcie sous l'occupation. Il évoque le souvenir d'allemands égorgeant un cochon comme seul souvenir désagréable de l'occupation. Il relate un acte de "résistance à sa façon", un lever de drapeau français en 1943. Il se souvient du bombardement de Sceaux. Il revient enfin sur les circonstances de rédaction et de publication du Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France dont il est l'auteur.

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
récit de vie
professeur d'université
enseignement de la langue régionale
espionnage
provençal
enseignant
vie quotidienne
vie familiale
famille
horaire de travail
sentiment d'appartenance
carrière professionnelle
langue régionale
université
promotion sociale
automobile
Félibrige
Pagnol, Marcel
guerre de 1939-1945
années 1930
Occupation allemande de Paris
années 1940
Pagnol, Marcel - La Gloire de mon père
Rostaing, Charles ; Dauzat, Albert - Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France

Date :
1983-10-19

Format :
2 cass.
1h 41min

Langue :
français
fre

Couverture :
Saint-Mitre-les-Remparts

Droits :
Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée

Relation(s) :
Celles qui n'ont pas écrit

Type :
archives sonores
sound

Source :
4137

Citation

enquêteur : Cot, Violaine et informateur : Rostaing, Charles, “Un ancien professeur d'université et président du Félibrige raconte ses souvenirs de la période 1930-1945,” Portail du patrimoine oral, consulté le 29 mars 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/118436.