Récit de vie d'une femme serveuse à Marseille puis cafetière à Avignon dans les années 1930 et récit de sa déportation en tant que résistante
Auteur(s) :
enquêteur : Baude, Janine
informateur : A., Adrienne
Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=10357
mmsh10357
Type :
archives sonores
sound
Description :
L’informatrice est issue d’une famille paysanne qui cultive le blé. Vers l’âge de 15 ans elle est placée dans une maison bourgeoise à Avignon. Le travail de domestique est difficile, elle se rend à Marseille pour y échapper et connaît une période de chômage. Elle trouve plus tard du travail dans une entreprise traitant les dattes, avenue Arenc. Ce travail lui convient mieux que celui de domestique. Elle trouve ensuite une place de serveuse au "Boeuf à la mode", cours Belsunce, où elle est payée au pourboire. Pour chacun de ses emplois, elle fournit à l'enquêtrice ses horaires et son salaire avec précision. Après sa journée de travail, elle fréquente la salle de spectacle l’Alcazar où elle voit se produire de nombreuses vedettes. Elle se souvient d’une ville marquée par le chômage. Elle évoque la crainte du proxénétisme à Marseille, le soir, activité qu’elle associe à la famille Guerini. En revanche, elle ne craint pas le vol et les “bandits” qui sont rares. A l’époque du Front populaire, elle parle d’un “délire” à Marseille auquel elle ne prend pas part. L’informatrice relate ensuite son parcours durant la guerre de 1939-1945. Ayant fait des économies, elle devient propriétaire d’un café à Avignon. Là, elle est contactée par des résistants et collabore avec eux. Elle déclare qu’elle cachait des personnes juives chez elle et son inquiétude à l’époque. L’informatrice n’appuie pas l’épisode de son entrée en résistance qu’elle semble considérer comme naturel ou de bon sens. Elle fait le récit de son transport de cartes d’identités falsifiées à Toulouse où elle est suivie et arrêtée. Elle parle de la délation à cette époque, dont elle a été victime. Elle raconte son parcours en déportation (camp de Ravensbrück puis de Litomerice), la dureté des conditions de vie (atteinte du typhus, elle s’efforce de masquer sa maladie). L’informatrice revient à plusieurs reprises et avec de nombreuses précisions à la demande de l’enquêtrice sur son expérience dans les camps (traitant ainsi du contact avec l’extérieur, du peu de solidarité, de ses relations avec ses camarades ou ses surveillants, du travail - assèchement de marais, déchargement de wagons -, évoquant la dureté du traitement - le défilé des prisonnières nues dans le froid, les fusillés creusant leur propre tombe - et parfois le contraire - bon traitement de certains surveillants). Certaines images et certains épisodes vécus persistent dans son esprit après la guerre. Lors de la Libération, elle est incapable de se réjouir. L’entretien se termine sur sa vision du statut de la femme dans les années 1930, de son départ de chez elle et de son placement, de sa relation avec ses patrons en tant que domestique, et du syndicalisme à son époque.
Sujet(s) :
enquête
récit de vie
organisation de la résistance
solidarité
relation maître-serviteur
travail des femmes
condition sociale de la femme
condition de travail
cafetier
rémunération
proxénétisme
domestique
chômage
Rossi, Tino
Fernandel
Résistance
guerre de 1939-1945
camp de concentration
années 1930
Front populaire
Date :
1983
Format :
2 cass.
1h 18min 44s
Langue :
français
fre
Couverture :
s.l.
Droits :
Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée
Relation(s) :
Celles qui n'ont pas écrit
Type :
archives sonores
sound
Source :
4155