Euthimia Kehagia, réfugiée de la deuxième génération, évoque les récits de son père Nikolaos Kehagias qui a vécu la catastrophe de Smyrne à l’âge de 13 ans
Auteur(s) :
enquêteur : Stathatou, Katilena
informateur : Kehagia, Euthimia
Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=10445
mmsh10445
Type :
archives sonores
sound
Description :
Les noms des lieux sont parfois donnés en langue turque.
Euthimia Kehagia évoque les récits que lui a transmis son père Nikolaos Kehagias qui vécu la catastrophe de Smyrne lorsqu’il avait 13 ans. Nikolaos était le cadet d'une famille de quatre enfants, installée dans une maison dont ils étaient propriétaires, dans un petit village près de Smyrne. Ils étaient heureux et prospères. En 1922, les autorités turques obligèrent la famille à vendre leurs terres, après quoi ils vinrent habiter dans la ville de Smyrne. Il y avait alors beaucoup de tensions, en particulier entre Grecs et Turcs. Au moment de la destruction de la ville, la famille décida de cacher une partie de ses économies et objets de valeur et de s’échapper sur un petit bateau. Ils arrivèrent d’abord à Mytilène, sur l'île de Lesbos. Les conditions de vie y étaient terribles : la ville était bondée et il était extrêmement difficile d’y trouver un logement. Ils se rendirent alors à Athènes, d’abord dans la banlieue de Vyronas. A cette période, l’Etat grec subventionnait des logements pour soutenir les familles de réfugiés. Grâce à cette subvention, la famille Kehagias acheta une petite maison. Lorsque la fille aînée se fiança avec un homme, lui aussi, originaire de Smyrne réfugié à Thessalonique, le père vendit cette maison afin de lui offrir une dot. Le mariage eut lieu à Thessalonique où la famille déménagea. Ils ouvrirent une pâtisserie dans un quartier central de la ville, rue Egnatia. Nikolaos ressentit alors le désir de créer sa propre entreprise. Il se rendit à Syros où il avait un oncle célèbre pour ses beignets (loukoumas). Sur l’île, il devint un excellent pâtissier, en travaillant très dur et malgré les difficultés d’intégration auprès de la population locale. Après avoir essayé quelques temps de vivre à Athènes, il revint à Syros où son entreprise se développa. Il vendait ses beignets dans les fêtes traditionnelles (dans des paniers) ou sur l’île d'Icarie où il se rendait en bateau. Dans les années 1940, il rencontra son épouse et il ouvrit sa propre pâtisserie sur le port d’Ermoúpoli. L’informatrice insiste sur la solidarité des réfugiés entre eux sur l’île et sur l’importance de la mémoire collective. Elle évoque également, très brièvement, d’autres sujets comme le travail sous l'Occupation allemande mais l’enregistrement est interrompu.
Sujet(s) :
enquête
récit de vie
transmission familiale
souvenir du pays d'origine
abandon de terre
incendie
recette de cuisine
gâteau
dot
relation chrétien-musulman
entreprise artisanale
Kehagias, Nikolas
Venizélos, Elefthérios (1864-1936)
Incendie de Smyrne
Traité de Lausanne - 1923
Date :
2001-08-09
Format :
1 cass.
20min
Langue :
grec
gre
Couverture :
Ermoúpoli
37.44227
24.94248
Droits :
Contrat d'autorisation d'utilisation et de diffusion signé entre l'informateur et les archives historiques des Cyclades en juillet 2013.
Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée
Relation(s) :
Réfugiés d'Asie-Mineure sur l'île de Syros en 1922
Type :
archives sonores
sound
Source :
4439