Témoignage de deux soeurs filles, puis épouses, d'employés des chantiers navals de La Seyne-sur-Mer, à propos du travail de leur père et de leurs maris ainsi que des problèmes sociaux et de sécurité liés au travail sur les chantiers
Auteur(s) :
enquêteur : Guglielmi, Elsa
informateur : Conte, Denise
informateur : Oustrière, Monique
commanditaire : Histoire et patrimoine seynois
Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=9541
mmsh9541
Type :
archives sonores
sound
Description :
L'enquêtrice a interrogé deux soeurs. La première informatrice est fille et femme d'ouvriers des chantiers navals de La Seyne-sur-Mer. Son père, soudeur, même malade, partait tous les jours à bicyclette au chantier. Sa journée de travail durait 10 heures, il rentrait épuisé, les jambes piquées de brûlures qui obligeaient sa femme à raccommoder ses vêtements. La sirène ponctuait la journée de travail ainsi que les grèves. Le père y participait par conscience politique. Souvent victime d'humiliations sur son lieu de travail, devenu trop faible, il est affecté aux nettoyage des toilettes. Il part en préretraite à 60 ans et décède à 82 ans ce qui est exceptionnel chez ces ouvriers. Le mari de la première informatrice, ferronnier d'art au chômage, postule au chantier naval de La Seyne-sur-Mer. Il réussit l'examen P3 d'ouvrier serrurier très qualifié, mais la direction le persuade de se laisser embaucher en P2. La porte des chantiers était un symbole d'enfermement, où tous les espoirs mouraient. Il y avait de nombreux accidents graves et parfois mortels et peu d'hygiène. Un fort esprit de solidarité liait la plupart des ouvriers, sauf les "jaunes", qui brisaient les grèves, faisaient de la délation et favorisaient les divisions. Les CRS sont parfois intervenus pour briser les grèves. Lors de l'annonce de la fermeture du chantier, toute la ville impliquée (les commerçants, le lycée Beaussier..) s'est mobilisée. D'autre part, les lancements des bateaux étaient l'occasion de fêtes familiales et officielles, où la hiérarchie des chantiers buvait le champagne dans le bruit des derniers coups de marteaux. Seule la fierté des ouvriers impliqués dans les travaux parvenait à dissiper les nombreuses souffrances endurées. 1968 leur a permit de gagner une semaine de congés payés. A partir de cette date, l'amélioration des conditions sanitaires et sociales a été notable. Les salaires étaient bons, mais ils étaient jalousés des autres habitants de la ville et mal vus. On a rarement valorisé le travail des ouvriers, et pris en considération leurs souffrances. Outre le chômage, l'autre grand danger menaçant les ouvriers était l'amiante, les mesures d'hygiène étant dérisoires. A présent, la menace du cancer perdure pour tous ceux qui ont participé à la vie du chantier. Les décès dus à l'amiante, à l'heure actuelle, sont de plus en plus nombreux et les indemnités ont diminuées dans l'indifférence générale.
Sujet(s) :
enquête
récit de vie
témoignage thématique
chantier naval
amiante
mortalité
baptême de navire
accident du travail
condition de travail
grève
rémunération
santé
solidarité
relation père-enfant
syndicalisme jaune
Giacobazzi, Jean-Pierre
1968
années 1960
années 1980
années 2000
Suçarelle
Date :
2006-10-23
Format :
fichier numérique au format WAVE
44,1 khz - 16 bits
43min
Langue :
français
fre
Couverture :
La-Seyne-sur-Mer
43° 5'40.08''N
5°52'58.30''E
Droits :
Contrat d'utilisation signé entre l'enquêteur et l'informateur spécifiant les droits de conservation, d'archivage et de diffusion mis en oeuvre par l'association Histoire et patrimoine seynois (copie à la phonothèque).
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation
Relation(s) :
Archives sonores autour des femmes et des chantiers de La Seyne-sur-Mer
Type :
archives sonores
sound
Source :
3309