Chrysanthos Vagianos, réfugié de la deuxième génération, évoque les récits de son père Kostantinos Vagianos qui a vécu la Grande Catastrophe à l’âge de 14 ans
Auteur(s) :
enquêteur : Stathatou, Katilena
informateur : Vagianos, Chrysanthos
Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=10860
mmsh10860
Type :
archives sonores
sound
Description :
Les noms des lieux sont parfois donnés en langue turque.
Chrysanthos Vagianos est né en 1956 à Ermoúpoli, sur l'île de Syros où il travaillait comme marchand ambulant. Il raconte la vie de son père Kostantinos Vagianos, réfugié d’Asie-Mineure, né entre 1907 et 1908. En 1922, les parents de Kostantinos, Chrysanthos et Eleni vivaient au village de Sille dans la région d'Ikonio. Ils avaient 6 enfants : Iordanis, Dimitrios, Kostantinos (son père), Vagia, Anthoula et Chrissoula. Kostantinos a étudié dans une école, où Turcs et Grecs étudiaient ensemble la calligraphie et les langues étrangères. Dans le souvenir de son père, tous vivaient en harmonie. Quelquefois même, durant la fête du Ramadan, les élèves partageaient secrètement leur repas. Sa famille était aisée et ils vivaient dans une belle maison à deux étages. Suite aux mesures prises contre les grecs à Sille, un major de l'armée turque qui avait fait ses études à Thessalonique, en Grèce, s’était installé au premier étage de leur maison. A la mort de Chrysanthos -sans doute durant son exil en Cappadoce-, le major proposa son aide à Eleni, seule avec six enfants, pour produire et vendre du raki. Lorsque l'armée turque les somma d'abandonner le village de Sille, Eleni confia sa fortune à ses voisins dans l’espoir de revenir un jour. Elle se réfugia avec cinq de ses enfants dans la ville de Mersini ; son aîné, Iordanis, avait été exilé et il retrouva sa famille beaucoup plus tard en Grèce. Pendant ce temps, sa famille cherchait un bateau pour s’enfuir. Au mois de décembre 1922, après avoir payé un prix fort en pièces d’or, la famille se retrouva sur un navire surpeuplé et voyagea durant 22 jours. De nombreux passagers ne survécurent pas à la traversée et les corps des personnes qui décédaient étaient brûlés au fur et à mesure par peur de la contagion. Le 6 janvier 1923, à leur arrivée au port du Pirée, la police leur imposa une quarantaine par peur du typhus. La famille se déplaça ensuite à Nauplie, une ville proche d’Athènes. Peu après la mort de leur soeur Eirini, la famille déménagea à Syros. D’après Chrisanthos, un de leurs oncles était en relation avec le directeur de l'orphelinat américain de Syros, transformé en camp pour les réfugiés de Smyrne et les a envoyé là-bas. Chrisanthos a conservé en souvenir de cette période un passeport de l'Etat ottoman annoté qu’il montre à l’enquêtrice. Toute la famille a trouvé un emploi et s’est insérée dans la société grecque : Iordanis est devenu directeur d’usines textile, Dimitris commerçant, Chrissoula dentiste et Vagia a fait des études de droit. Le père de Chrysanthos, Kostantinos, devint lui aussi commerçant et épousa Alexandra Sfinaki, originaire de l'île de Naxos. Ils eurent deux enfants, Chrysanthos et Eleni.
Sujet(s) :
enquête
récit de vie
transmission familiale
abandon de terre
souvenir du pays d'origine
réfugié
thyphoïde
Incendie de Smyrne
1922
Date :
2001-08-09
Format :
1 cass.
20min
Langue :
grec
gre
Couverture :
Ermoúpoli
37.44227
24.94248
Droits :
Contrat d'autorisation d'utilisation et de diffusion signé entre l'informateur et les archives historiques des Cyclades en juillet 2013.
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation
Relation(s) :
Réfugiés d'Asie-Mineure sur l'île de Syros en 1922
Type :
archives sonores
sound
Source :
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