Un luthier lorrain raconte son implantation à Marseille, en présentant des instruments et ses gestes techniques

Auteur(s) :
enquêteur : Jattiot-Cohu, Mireille
informateur : Claudot, Pierre (1906-1996)

Editeur :
Phonothèque de la maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=9810
mmsh9810

Type :
archives sonores
sound

Description :
Après plusieurs entretiens menés par sa fille ethnologue en 1981 puis en 1988, Pierre Claudot, alors âgé de 87 ans, est interrogé ici sur sa vie marseillaise par Mireille Jattiot-Cohu. L’enquête s’apparente à un dialogue du fait des liens qu’entretient l’enquêtrice avec l’informateur : elle est une petite-fille Granier, anciens propriétaires de l’atelier marseillais de Pierre Claudot. Ce dernier raconte son parcours de Mirecourt à Marseille. Sollicité par son oncle François, luthier à Dijon, qui n’a pas de successeur, il décide de s’orienter vers la lutherie, bien que sa mère soit assez réticente. Le contexte lui paraît favorable, d’autant que la guerre de 1914 a décimé une partie des spécialistes de la lutherie. Pierre Claudot voit aussi dans cette orientation une possibilité de s’échapper de Mirecourt, dont le cadre provincial semble l’étouffer. Il entre en apprentissage chez Thibouville. A la fin de son apprentissage, déçu par l’installation de son oncle à Dijon, il part travailler pendant trois ans chez Dieudonné à Mirecourt , chez qui il dit avoir beaucoup appris. Au retour de son service militaire, Dieudonné l’informe de deux offres d’emploi pour un ouvrier-luthier, l'une à Lille et l'autre à Marseille. Il gagne Marseille le 15 janvier 1928 âgé de 21 ans et demi pour être embauché par la maison Granier, installée 14 rue Paradis depuis 1877. Au-delà de l’adaptation aux climat et tempérament méditerranéens, il s’agit d’une véritable adoption de Pierre Claudot par la famille Granier. Lors de la crise de 1933, Denis Granier abandonne la lutherie. Son neveu, André Granier, et Pierre Claudot s’associent et ne conservent de la maison Granier que l’atelier dont Pierre Claudot deviendra propriétaire en 1937 jusqu’à sa retraite en 1973. De son côté, Denis Granier ouvrira un magasin de peinture en exposant les artistes peintres dans l’arrière-boutique, mais quelques années après, il devra se réorienter à nouveau en travaillant dans l’industrie aéronautique, pour revenir plus tard, après la guerre, à l’archèterie dans un petit atelier installé rue des Minimes. Si Pierre Claudot évoque avec plaisir le parcours de son maître Dieudonné ou s’il narre avec détails la leçon de survie qu’a imposée la guerre de 1939-1945, c’est quand il parle de son métier qu’il trouve toute son aisance. Outre l’importance primordiale de la netteté du geste, il décrit quelques étapes de la fabrication d’un violon, les deux types de moules utilisés (en dedans ou en dehors) pour les éclisses, quelques techniques et progressivement le corps de l’informateur s’anime : il va chercher un instrument pour le présenter à l’enquêtrice, puis des outils, et va même jusqu’à la démonstration. Il évoque les ouvriers habiles et rapides qui gagnaient leur vie à condition de faire dix beaux violons à la main par mois. Il y avait trois manufactures de lutherie à Mirecourt, au début du XXe siècle, qui embauchaient de nombreux ouvriers et avaient développé la technique du violon moulé. Enfin ce dernier entretien de Pierre Claudot se termine par un dialogue sur ce qui est appelé ''l’âme'' du violon, cette petite pièce cyclindrique placée entre la table et le fond de l'instrument pour soutenir la voûte du violon qui subit la pression du chevalet sur lequel s'appuient les cordes.

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
luthier
lutherie
fabrication d'instrument de musique
érable
épicea
carrière professionnelle
passion du métier
histoire de l'entreprise
Claudot, Félix (1871-1906)
Dieudonné, Amédée (1890-1960)
Bodart, Philippe (1945-2007)
Thibouville, Jérôme (1833-1902)
Granier, Denis (1893-1966)
Sakellaridès, André
Claudot, François dit Le-Sourd (1865 -1937)
Jacquet, Gabriel (1870-1945)
Jeandel, Louis (1895-1984)
Atelier Granier et Barbet puis Barbet (1877-1934, Marseille)
guerre de 1939-1945
guerre de 1914-1918
1922

Date :
1993-10-30

Format :
1 cass.
33min

Langue :
français
fre

Couverture :
La-Bouilladisse
43°23'38.88"N
5°35'35.59"E

Droits :
Un contrat de dépôt a été signé entre l’enquêtrice et la MMSH spécifiant les droits de conservation, d'archivage et de diffusion. Pour des raisons éthiques et juridiques une partie des échanges a été retranchée du fichier en ligne. La consultation de l'enquête dans son intégrité se fait sur place, à la phonothèque de la MMSH (Aix-en-Provence), sur demande motivée.
Extrait en ligne et réutilisation non commerciale autorisée
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation

Relation(s) :
Enquête ethnologique sur les luthiers de Mirecourt (Lorraine)

Type :
archives sonores
sound

Source :
3486

Citation

enquêteur : Jattiot-Cohu, Mireille et informateur : Claudot, Pierre (1906-1996), “Un luthier lorrain raconte son implantation à Marseille, en présentant des instruments et ses gestes techniques,” Portail du patrimoine oral, consulté le 23 novembre 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/116749.