Entretien dans le cadre de l’ANR-COLOSTRUM auprès d’une femme âgée de 38 ans ayant accouchée de son premier enfant dans la commune de Francfort-sur-le-Main en Allemagne

Auteur(s) :
enquêteur : Knodel, Kathrin
informateur : 1381

Editeur :
Maison Méditerranéenne des sciences de l'homme - MMSH

Contributeur :
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

Notice originale :
http://phonotheque.mmsh.huma-num.fr/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=11205
mmsh11205

Type :
archives sonores
Sound

Description :
La mère, âgée de 38 ans, fait le récit de la naissance de son premier fils qui s’est produit deux semaines avant terme. Elle considère que l’accouchement s’est bien passé même s’il a été long, presque 24 heures, et douloureux. En effet, les forceps ont dû être utilisés et elle n’a pas pu bénéficier d’une anesthésie suite à des problèmes d’hypertension artérielle. C’est son mari qui a coupé le cordon ombilical et l’enfant est resté couché sur sa poitrine pendant que la sage-femme la recousait de l’épisiotomie. L’informatrice raconte que dans sa famille seule sa sœur a été allaitée. Une sage-femme est intervenue pour l’aider, suite à ses problèmes de mamelons, à apprendre à tirer son lait et le père a pu nourrir l’enfant à son tour par fingerfeeding (avec une seringue). L’informatrice espère pouvoir tirer son lait pour éventuellement le congeler et l’allaiter entièrement mais elle en avait peu (100 millilitres des quatre premières semaines). Elle raconte qu'elle a dû compléter l’allaitement avec des biberons de lait maternisé car son enfant avait perdu du poids la première semaine à la sortie de l'hôpital. Elle considère que l’allaitement n’a pas fonctionné par malchance. Une sage-femme de suivi médical lui a conseillé d’utiliser une coquille d'allaitement mais elle a abandonné au bout de quelque temps. Elle a vite noté que quand elle donnait un biberon il dormait six heures. Si elle a décidé de passer aux compléments alimentaires c’est parce qu’elle était inquiète de la satiété de son fils. Elle a choisi de faire à sa manière et alterner : tirer son lait, allaiter quand il le souhaite et donner des compléments de lait artificiel quand il lui semble qu’il en a besoin ou qu’elle est absente. Elle revient à plusieurs reprises dans l’entretien sur le tire-lait qui la rassure énormément. Elle pense continuer ainsi pendant 6 à 7 mois. Dans son souvenir les premiers moments de l’allaitement ont été rendu difficiles par l’atmosphère à l’hôpital et son hypertension artérielle qui a nécessité des prises de sang, une perfusion et un tensiomètre au bras qui l’a gênée pour prendre son bébé. Le personnel soignant était très attentif mais ce n’était pas suffisant pour être détendue. L’informatrice a déjà allaité en public. Elle est attentive à ne pas boire d’alcool mais se demande si elle ne pourrait pas tirer assez de lait et prendre un verre de vin en le nourrissant pour une tétée de lait maternisé. Elle mange sans discernement mais elle ne consomme pas les légumes secs (pour éviter le ventre gonflé) et réduit le café dans la mesure du possible. Enfin, en complément, pour favoriser la production du lait, elle prend des capsules de fenugrec. Avec les biberons, son mari et elle se partagent le fait de nourrir le bébé. L’informatrice raconte que la montée de lait est arrivée le cinquième jour de la naissance de son fils. Elle décrit le colostrum comme plus jaunâtre, plus épais et plus collant que le lait maternel « purement et simplement blanc ». Il est très liquide mais il lui semble que plus le bébé tète, plus il devient solide. Pour elle, il ressemble au lait ordinaire mais elle n’a goûté aucun des deux. Elle savait, au moment d’accoucher, que le colostrum est considéré comme plus riche en substance nutritive que le lait maternel et qu’il devrait être suffisant pour l’enfant dans les premiers trois-quatre jours. Elle a eu l’occasion d’en parler de façon informelle avec sa sœur qui est maintenant pédiatre avec une expérience chez les prématurés. Elle-même et son mari (et la sœur de son mari) ont été élevés au biberon, et visiblement ce n’est rien de grave. Cela a encore moins d’importance aujourd’hui où il est possible d’utiliser de l’eau de qualité, ils ont un stérilisateur à la maison et suffisamment de biberons venant de différentes firmes avec des tétines sophistiquées qui imitent les seins de la mère. Elle utilise une eau spéciale qui est pauvre en sodium pour diluer le lait. Elle pense que c’est sa mère qui l’a convaincue d’essayer de continuer d’allaiter et elle a été convaincue que cela pouvait l’aider pour ses défenses immunitaires, d’autant qu’elle a – elle-même – de nombreuses allergies. Elle espère que cela l’aidera. Toutefois elle pense que si son fils dormait autant au début c’est qu’il était malnutri. Elle a suivi tous les cours préaccouchement avec son mari mais elle s’est surtout renseignée sur Internet. À la fin de l’entretien elle signale qu’elle a perdu son premier enfant à cause d’une fausse couche intervenue dans la onzième semaine aussi dès qu’elle a perçu les mouvements de son fils à la 20ème semaine elle s’est sentie plus tranquille. Pourtant elle sait que des malformations peuvent toujours arriver puisque malgré l’amniocentèse qu’avait faite sa mère, son frère est polyhandicapé. Suite aux soucis d’hypertension elle envisage, pour un second enfant, une césarienne et son mari s’occupera du bébé. Elle n’a pas eu d’excellentes relations avec la sage-femme qui l’a suivie et suppose qu’elle cherchera pour un second accouchement une grande clinique avec un médecin de confiance mais elle n’accouchera jamais à domicile car elle trouve normal d’imaginer le pire, tout doit être prêt pour pallier à tout éventuel problème. Elle est d’ailleurs très vigilante sur l’environnement du berceau et évite de prendre le bébé dans son lit de peur de l’étouffer. L’entretien se termine sur des questions sur le changement du corps, le couple et leurs rapports dans l’intimité.

Sujet(s) :
enquête
témoignage thématique
naissance
mère
relation mère-enfant
colostrum
allaitement
lait maternel
enfant
accouchement
parenté et vie familiale
sage-femme
biberon
tire-lait
cordon ombilical
mortalité infantile
pratique sexuelle
alimentation de la mère
vue
toucher
regard sur la femme

Date :
2015-07-26

Format :
44.1 kHz 16 bits
60min

Langue :
allemand
ger

Couverture :
Allemagne
Francfort-sur- le-Main
50.11552
8.68417

Droits :
Des accords oraux ont été enregistrés au début de l’entretien. Un contrat avec l’enquêtrice est en cours de signature.
Consultation en ligne et réutilisation sur autorisation

Relation(s) :
ANR COLOSTRUM - Allemagne

Type :
archives sonores
Sound

Source :
4944

Citation

enquêteur : Knodel, Kathrin et informateur : 1381, “Entretien dans le cadre de l’ANR-COLOSTRUM auprès d’une femme âgée de 38 ans ayant accouchée de son premier enfant dans la commune de Francfort-sur-le-Main en Allemagne,” Portail du patrimoine oral, consulté le 23 novembre 2024, http://stq4s52k.es-02.live-paas.net/items/show/120989.